« Rien n’est jamais acquis, il faut travailler sans cesse. » Telle est la devise d’André Zeitoun, grand champion de boxe thaïlandaise. Etre un bon boxeur c’est être fort, un peu physiquement mais surtout mentalement. C’est vouloir se battre et aller au bout des choses, garder les yeux ouverts le plus longtemps possible et ne jamais faiblir. C’est aussi, d’après lui, savoir être « digne dans la défaite et humble dans la victoire. » Autant de qualités qu’André a acquises durant ses 35 ans de boxe. Des quartiers parisiens aux rings du monde entier, parcours d’un grand boxeur …
C’est à La Courneuve qu’André Zeitoun découvre la boxe thaïlandaise, auprès des caïds qui l’entourent « là où j’habitais, mes amis, les grands de la cité pratiquaient la boxe thaïlandaise donc tout naturellement je me suis laissé guider vers ça puis dès que j’ai essayé j’ai adoré. Je faisais même l’école buissonnière pour m’entraîner l’après-midi. »
Ses débuts au Yamtsuki club dont l’entraineur Roger Paschy – précurseur de la boxe thaïlandaise en France – puis deux ans plus tard au Fuji club de Drancy avec Christian Bafir, lui ont valu deux médailles de champion de France catégorie Junior. C’était en 1984 et 1985.
« Avant de détruire il faut construire » André Zeitoun.
C’est tout naturellement en 1990 qu’André est devenu entraîneur de boxe thaïlandaise. Les plus grands boxeurs français n’ont ensuite plus cessé de fouler les tatamis de la Team Zeitoun. Des noms tels que Jérôme Le Banner ou encore Jean Charles Skarbowsky, tous deux de nombreuses fois champions du monde de Muay thai, ont appris la boxe aux côtés d’André. D’autres, déjà grands champions, comme Yohann Fauveau, Mohamed Mokhtari ou Hichem Abdel Al se sont entraînés et ont progressé à la Team Zeitoun. Le grand entraîneur annonce d’ailleurs « sans prétention, j’en ai formé beaucoup. Après je me suis occupé de boxeurs qui étaient déjà formés, comme Kamel Chouaref qui était déjà un immense champion et avec moi il a ramassé cinq ceintures de champion du monde. »
Du Japon au Maroc, en passant par de nombreux pays européens, André est sollicité dans le monde entier pour faire des stages. L’entraineur explique « c’est comme si je faisais un grand cours, ce n’est pas pour apprendre la boxe thaïlandaise que les gens viennent, c’est pour voir un travail différent, des techniques différentes » et souligne « ça ne veut pas dire que l’entraineur est moins bon que moi ou inversement, c’est un travail différent, pour voir autre chose. »
« Fatigue ton corps pour avoir l’esprit reposé » André Zeitoun.
Quand on demande au champion son plus beau souvenir c’est avec un grand sourire empli de nostalgie qu’il répond « un jour j’ai fait boxer Skarbowsky contre Kamel Mayouf à Levallois, à Paris, c’était en direct à la télévision et mon élève l’a mis KO en deux ou trois round. La veille de ce combat, mon ex femme avait accouché de Noam, mon fils aîné (19 ans) et j’ai été surpris parce que le ring annonceur a dit » Félicitations au gagnant Skarbowsky et à son entraineur. J’aimerais que tout le monde applaudisse André, il vient d’être papa. » Là il y a eu près de 4 000 personnes qui m’ont applaudi et ça m’a beaucoup touché. »
Les photos placardées sur les murs de la salle reflètent les victoires qu’ont obtenues André et ses poulains. Les portes de la Team Zeitoun se referment pour laisser place à l’entrainement d’une cinquantaine de boxeurs. Les coups retentissent, les champions n’attendent plus que leur entraineur.
André Zeitoun en action c’est par LA