Le 11 septembre 2012, l’ambassadeur américain en Libye Christopher Stevens était tué dans une attaque contre un bâtiment du Département d’État à Benghazi, dans le nord-est de la Libye. L’homme se trouvait sur place accompagné par des agents de la Sécurité Diplomatique mais relativement peu nombreux, d’autant que la zone était considérée comme à risques.
Depuis cette date, les conditions de l’attaque n’ont cessé d’être passées à la loupe dans l’espoir de mieux comprendre pourquoi quatre fonctionnaires du Département d’État ont été tués. Une commission d’enquête de la Chambre des Représentants a publié hier un rapport censé faire la lumière sur cet évènement mais certains y voient seulement une affaire politique…
La sécurité du diplomate en question
Ce rapport de 800 pages publié après une enquête de deux ans et pour un coût de près de 7 millions de dollars semble clore un chapitre dans l’histoire du Département d’État. A la lecture de ce rapport, plusieurs éléments semblent montrer des dysfonctionnements au niveau des mesures de sécurité appliquées et notamment la protection de l’ambassadeur. Peu de membres de la sécurité diplomatique étaient présents à Benghazi pour le protéger et si les démocrates ont reconnu que c’était vrai, ils ont en revanche nié que cela était dû à un manque de moyens donnés par Hillary Clinton.
L’envoi de personnel américain après le début de l’attaque fait également débat : on apprend ainsi que huit heures après le début de l’attaque, « aucun renfort n’était en route vers la Libye« . Le président de la commission d’enquête Trey Godwy note que cet envoi a été retardé pour ne « pas heurter la sensibilité des Libyens » alors que les États-Unis revenaient progressivement dans le pays. Christopher Stevens avait passé plusieurs mois en Libye alors que le régime de Mouammar Kadhafi était en train de tomber et s’était donc vu confier la chancellerie lors de sa réouverture.
L’affaire qui dérangeait Clinton
Pour de nombreux observateurs dont la Maison-Blanche et Hillary Clinton, cette enquête diligentée par une Chambre des Représentants républicaine visait avant tout à discréditer la présumée candidate du parti démocrate. Ce rapport se révèle être moins virulent à l’encontre de Clinton que certaines déclarations faites par les membres républicains qui composent la commission dans lesquelles on voyait clairement le biais.
Dès la création de la commission d’enquête, les membres démocrates du Congrès ont dénoncé une enquête à charge contre l’ancienne Secrétaire d’État ayant pour seul but de l’empêcher d’accéder à la présidence. Durant toute la durée de l’enquête, des représentants républicains affirmaient à demi-mot que cette enquête était en cours seulement pour permettre au parti d’attaquer la candidate sur cette question.
La candidate a d’ailleurs pris la parole hier et déclaré à ce sujet : » il est temps de passer à autre chose« , comme une campagne à la hauteur du poste convoité peut-être…