Conséquence du coronavirus, l’industrie mexicaine de la bière a du interrompre son activité. Un mois plus tard, les stocks de bières sont presque tous épuisés. Au Mexique, la bière est devenue une denrée rare.
Circulez, il n’y a plus rien à boire. N’étant pas considérée comme une activité économique essentielle, l’industrie mexicaine de la bière a été contrainte de cesser sa production le 6 avril dernier. Un mois plus tard, les stocks déjà existants avant la pandémie de Covid-19, sont presque tous à secs. Une situation qui révolte Cuauhtémoc Rivera, membre de l’Alliance nationale des petits commerçants (Anpec). Monsieur Rivera juge cette décision contre-productive et dénonce l’interdiction de la consommation d’alcool dans certains États mexicains. Pour étayer son propos, il estime que ces mesures incitent les gens à se déplacer sur de longues distances pour se procurer le précieux nectar. Des déplacements qui pourraient aggraver les risques de contaminations.
Un impératif économique
Derrière l’argument sanitaire se cache, bien entendu, l’argument économique. Les exportations de bières à l’étranger ont rapporté 793 millions d’euros en 2019. Soit 25% des exportations agro-industrielles du Mexique.
Autre problème de taille, le prix de l’alcool a augmenté de façon exponentiel. Avec une offre fortement amoindrie et une demande toujours aussi insistante, cette augmentation de prix a alerté l’Agence fédérale pour la protection des consommateurs (Profeco). À titre d’exemple, le prix d’un pack de bières a augmenté de 200% dans la municipalité d’Iztapalapa. Une raison qui pousse la Profeco à militer pour relancer la production de bière. «Les brasseries pourraient reprendre leur activité très prochainement, car elles disposent des conditions d’hygiène et d’automatisation [nécessaires] pour reprendre rapidement la production […], ce qui mettrait fin aux surcoûts sur le marché», argumente son directeur Ricardo Sheffield.
Plus de 700 000 personnes travaillent dans le secteur de la bière au Mexique. Actuellement au chômage technique, ils espèrent que le ministre de l’Économie prendra la bonne décision. Aux dernières nouvelles, la production de boissons alcoolisées pourrait reprendre le 1er juin.
À boire sans péril, on savoure sans gloire.