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Autolib’, un service innovant qui n’a pas marché.

Autolib’ ne roule plus dans les rues de Paris. Les leçons à prendre de l’échec d’une idée pourtant innovante.

L’impasse économique d’Autolib’, un service déficitaire

image-autolib'-parisLe service de voitures électriques partagées prend fin, plus d’un mois après la résiliation du contrat entre le Syndicat Autolib’ Velib’ Métropole (SAVM)  et le groupe industriel Bolloré, le 21 juin 2018. Vincent Bolloré avait déjà déclaré en 2014, trois ans après la mise en service des voitures, que le service était « ruineux« . Pour cause? Le coût des stations et des véhicules, au frais de Bolloré. Le groupe industriel exigeait que Paris paie aux deux tiers cette facture, ce que la métropole a refusé de faire, jugeant la somme infondée. Effectivement, le montant réclamé par Bolloré au SAVM s’élève à 293 millions d’euros.

A lire aussi: Paris verra prochainement ses routes sans Autolib’

Le talon d’Achille de la voiture grise

Ce déficit n’est pas sans lien avec quelques « défauts de fabrique » de la voiture grise. Cette voiture effectue des « traces directes » (one way), c’est à dire que les utilisateurs ne doivent pas la ramener à leur emplacement initial comme les autres voitures d’autopartage, qui elles, fonctionnent « en boucle ». Les usagers utilisent donc ces voitures à titre de taxis, en substitut des autres moyens de transport. La voiture Autolib’ ressemble, dans l’usage qui en est fait, à un taxi que l’on conduit soi même.  C’est pourquoi, sur le marché du taxi, la voiture Autolib’ a été rudement concurrencée par Uber et en paie le prix aujourd’hui. Un autre défaut lié à cet aspect structurel d’Autolib’ est que le nombre de voiture par ménage n’a pas été réduit, comme on s’y attendait.

à lire aussi: Autolib’: chronique d’un déconfiture annoncée

Les alternatives

C’est tout de même 150 000 habitués du service qui doivent dès à présent trouver d’autres moyens de mobilité. Une pétition pour le maintien du service a même recueilli 25 000 signatures. Preuve qu’Autolib’ est un acteur important dans la mobilité de la métropole.

La question est aussi de savoir quelles alternatives peuvent remplacer Autolib’ et que faire des véhicules et des infrastructures. Effectivement, Autolib’ était une solution très innovante principalement pour lutter contre la pollution aux particules fines dans la capitale et contre les embouteillages causés par le nombre croissant de voitures par ménage. Il est donc fondamental de ne pas abandonner l’idée mais de l’améliorer. Pour ce qui est des infrastructures, c’est 3244 places de stationnement à reconvertir en parking pour les voitures électriques privées. Les constructeurs automobiles, réunis pour débattre des alternatives possibles, préfèreraient plusieurs services complémentaires plutôt qu’un seul service unifié. Il y aurait un service intramuros pour les trajets courts, et un autre pour les longues distances.

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