Sans être féru de classique, comment ne pas connaitre Bach? Ses compositions ont traversé des siècles pour arriver entre les mains de l’Opéra National du Rhin. A l’occasion de la représentation de Danser Bach au XXIè siècle, Le Pin Galant a programmé le ballet de l’ONR dirigé par Bruno Bouché. L’occasion de réécouter le répertoire du mythique auteur et compositeur, revisité par trois jeunes chorégraphes.
Tribulations (Martin Chaix)
La scénographie reflète la simplicité notamment par les costumes noirs sur fond blanc et le jeu d’ombres et lumières. J’ai beaucoup aimé le travail de Martin Chaix sur l’épuration de la chorégraphie. En jouant sur les faiblesses des corps sans sophistiquer l’œuvre, il fait ressortir le danseur pour le mettre au cœur de l’action. La particularité? Certains mimes de Charlie Chaplin ajoutent un touche de burlesque à sa création.
Bless ainsi soit-il (Bruno Bouché)
« L’œuvre d’Eugène Delacroix peinte sur les murs de l’église Saint- Sulpice me regarde plus que je ne la regarde. »
Le nouveau directeur artistique intègre sa pièce Bless ainsi soit-il qui parle de la lutte de Jacob avec l’ange. Un duo masculin est mis à l’honneur sur ce deuxième acte qui confirme la diversité de ce ballet.
Partita (Thusnelda Mercy)
J’entends déjà des personnes autour de moi qui s’interrogent. La mise en scène est telle qu’on ne sait pas comment l’interpréter. On voit tout : la mise en place du décor, les techniciens qui s’agitent et les danseurs enfilant leur costume.
La chorégraphe dit s’être inspirée de l’actualité et des événements qui rythment notre quotidien. Son œuvre contemporaine relate d’une satire sur laquelle il faut être vigilent pour cerner les contours critiques de notre société. En effet par le biais des répétitions et des expressions singulières des danseurs, elle dénonce l’acharnement jusqu’à l’épuisement pour construire et tout déconstruire. En alternant paroles, musiques et silences, Thusnelda Mercy rend la pièce insupportable. Une manière d’interpeller le public en montrant ce que vit chaque jour l’humain.