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Bernard Sainz, la fin d'un dope-modèle

@CashInvestigation

Il était peut-être le dernier symbole de ce dopage organisé, de la préparation scientifique du sportif, comme son pendant italien Michele Ferrari. À tel point que pour beaucoup, Bernard Sainz, alias Docteur Mabuse, n’était même plus investi dans le cyclisme. Mais ça, c’était sans compter sur le travail des équipes du Monde et de Cash Investigation. Après une enquête de plusieurs mois, les deux médias affirment détenir des preuves de prescriptions de produits dopant par un Bernard Sainz, toujours soupçonné, jamais condamné. 

Dans la littérature, le docteur Mabuse est un psychologue criminel maître de l’hypnose. Difficile de savoir comment ce personnage créé par Norbert Jacques a donné le surnom officiel de Bernard Sainz, mais l’homme ne s’en est jamais plaint. Il aime ce mystère qui l’entoure. D’ailleurs, comme le rappelle l’enquête du Monde, l’homéopathe signe toujours ses cartes de ce patronyme emprunté.

Et du mystère, il y en a autour de Bernard Sainz. Toujours aussi difficile de délier les langues sur le dopage aujourd’hui. Contacté par Radio VL après avoir vu son nom cité dans Le Monde de ce week-end pour des liens avec le soigneur, Kévin Ledanois (champion du monde espoir de cyclisme sur route) n’a pas souhaité communiquer. Et pour trouver un témoignage sur le « docteur » autre que pour son travail de praticien homéopathe, il faut remonter loin. Gérard Annequin, champion de France de poursuite olympique en 1975, et longtemps proche de Bernard Sainz se rappelle : « Il vous mettait au régime. Et quand vous étiez ‘tip-top’, vous aviez le droit aux avantages artificiels ». Si l’Yvelinnois confesse avoir tourné aux amphétamines (« comme tout le monde »), il nie avoir contacté le docteur Mabuse pour le dopage. « Je suis allé le voir pour retrouver une forme correcte » explique-t-il avant pourtant de lâcher : « Il nous donnait des ampoules, avec les noms des produits effacés à l’alcool. On ne savait pas ce qu’on prenait, ça aurait très bien pu être du dopage. Mais nous lui faisions confiance, jamais personne n’a été contrôlé positif. Il était peut-être en avance sur les contrôles… Mais nous n’allions pas chez lui uniquement pour le dopage. Il nous soignait bien ».

Retour en arrière ? 

Pour autant, s’il ne fait aucun doute pour Gérard Annequin que Sainz ait été un sorcier du dopage, difficile de croire qu’il puisse toujours graviter dans le peloton professionnel. « Je le pensais plus proche du milieu hippique » raconte l’ancien coureur. Pourtant, dès ce lundi soir (22h45 sur France 2), les équipes d’Elise Lucet vont, semble-t-il, apporter les preuves promises de ses agissements dans le peloton. Des preuves indispensables pour le mettre définitivement hors d’influences des coureurs. Car s’il s’est retrouvé plusieurs fois arrêté par la police, il n’a jamais reçu la moindre condamnation. Ce qui n’a pas empêché l’Union Cycliste Internationale (UCI) de l’avoir mis sur une liste noire, interdisant aux coureurs d’avoir recours à ses services. Insuffisant, force est de le constater.

Alors que l’on sentait une vraie progression au niveau de la triche dans le cyclisme professionnel, les suspicions de dopage mécaniques mises en avant par Stade 2 et la présence de spécialistes du dopage discret comme Bernard Sainz risquent à nouveau de plonger le Tour de France (qui débute le 2 juillet) dans un climat tendu. Froome, Contador et compagnie peuvent d’ores et déjà se préparer à ne pas être bien reçus sur les routes, comme ce fut déjà le cas l’an passé.

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