Le 4 août 2020, le Liban avait été le théâtre d’un véritable drame après l’explosion d’un entrepôt dans le port de sa capitale, Beyrouth. Un an plus tard, l’enquête visant à déterminer le(s) responsable(s) de cette tragédie peine toujours à avancer.
Il y a maintenant presqu’un an, Beyrouth avait été victime d’une double explosion terrible ayant coûté la vie de 218 personnes — dont 10 pompiers — et ayant causé des blessures à plus de 7 000 autres. Le 4 août 2020, aux environs de 18h, des entrepôts contenant près de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium et situés dans le port de la capitale libanaise avaient violemment explosé, détruisant tout sur leur passage dans un rayon d’un kilomètre. Ce jour-là, près de 300 000 personnes ont perdu leur foyer, rapporte Le Monde.
Une population toujours meurtrie
Un an plus tard, la population libanaise est encore particulièrement affectée par le drame. Selon un récent rapport de l’Unicef, un enfant sur trois ainsi qu’un adulte sur deux présenteraient encore des signes de traumatisme. Des événements dont les libanais peinent à se remettre, d’autant plus que bon nombre d’entre eux sont encore grandement affectés par cette double explosion et ses conséquences multiples.
Yukie Mokuo, représentante de l’Unicef au Liban, a ainsi expliqué que « ces familles ont du mal à se remettre des conséquences de l’explosion survenue au pire moment possible — au milieu d’une crise économique dévastatrice et d’une pandémie majeure», rapporte LCI. En effet, pour beaucoup, ces explosions n’ont fait qu’empirer les effets d’une situation économique catastrophique. Bon nombre de personnes qui ont perdu leur emploi après le drame n’ont ainsi toujours pas retrouvé de travail, tandis que les familles peinent de plus en plus à subvenir à leurs besoins quotidiens. Les hôpitaux, également frappés de plein fouet par la crise du Covid-19, doivent faire face à des pénuries en tous genres.
Entre précarité grandissante, pénuries et chômage, la population libanaise se retrouve complètement démunie alors même qu’un an après la démission d’Hassan Diab le 10 août 2020, le pays n’est toujours pas parvenu à remettre un gouvernement en place, ajoute France Info.
Une aide de 350 millions de dollars prochainement envoyée au Liban ?
C’est en tout cas ce qu’espère la France, qui, avec les Nations Unies, souhaiterait réunir une somme d’au moins 350 millions de dollars pour venir en aide à la population libanaise, rapporte France Info. « Les Nations Unies évaluent à plus de 350 millions de dollars les nouveaux besoins auxquels il faudra répondre dans les domaines notamment alimentaire, de l’éducation, de la santé, de l’assainissement de l’eau », aurait précisé l’Elysée dans un communiqué publié ce lundi 2 août.
Quelques jours après le drame, 280 millions d’euros avaient déjà été envoyés au Liban.
Une enquête au point mort, les autorités libanaises mises en cause
Pourtant, aujourd’hui encore, la lumière n’a toujours pas été faite sur les causes et les responsables de cette explosion ayant endeuillé et traumatisé des milliers de familles. Et si l’enquête peine tant à avancer, ce serait en grande partie à cause des autorités libanaises, dénoncent diverses ONG internationales. Dans un communiqué publié ce lundi 2 août, Amnesty International a ainsi déploré qu’elles « ont passé l’année écoulée à entraver de façon éhontée la quête de vérité et de justice des victimes », rapporte France Info.
Selon Le Monde, l’organisation Human Rights Watch les aurait également accusé de « négligence criminelle ». Et pour cause, selon de nombreux experts, cette catastrophe aurait sans-doute pu être évitée. En effet, selon Human Rights Watch, les autorités libanaises, qui avaient reçu un avertissement de la Sûreté de l’État, étaient parfaitement conscientes des risques que représentait le stockage d’une telle quantité de nitrate d’ammonium. L’ONG aurait ainsi expliqué que « les preuves suggèrent avec force que certains responsables gouvernementaux étaient conscients du [risque de] mort que la présence de nitrate d’ammonium au port pouvait entraîner et ont tacitement accepté [de prendre] ce risque », rapporte Le Monde.
En parallèle, la France, qui a également eu à déplorer des victimes, a vu son gouvernement lancer sa propre enquête. À l’heure actuelle, l’ancien Premier Ministre du Liban, Hassan Diab, ainsi que 18 autres personnes auraient ainsi été mis en cause dans le cadre de cette affaire.