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Biélorussie : Qui est l’opposante Svetlana Tikhanovskaia ?

Crédit image: Bundesministerium für europäische und internationale Angelegenheiten

Le 9 août 2020, Alexandre Loukachenko, actuel Président de la Biélorussie est élu pour un sixième mandat avec 80,23% des voix. Dès lors, des soupçons de fraude électorale suscitent la polémique et entraînent des mobilisations sans précédent. Ces manifestations portent désormais un nouveau visage. Il s’agit de la principale candidate à l’opposition: Svetlana Tikhanovskaïa.

Prendre la relève

Professeur d’anglais, Svetlana Tikhanovskaïa n’a sans doute jamais eu d’ambition politique jusqu’à que son mari, le youtubeur Sergueï Tikhanivskaïa, soit emprisonné en mai 2020 pour « troubles à l’ordre public ». Elle s’est alors décidée à poursuivre son combat.

Bien que son mari soit absent, elle n’est cependant pas seule dans sa lutte. Véronika Tsepkalo et Maria Kolesnikova, deux femmes politiques elles aussi, représentantes du combat de leurs époux, sont à ses côtés. Cette « révolution des femmes » comme l’a surnommé Le Monde pourrait bien devenir une révolution pour l’État Biélorusse qui semble s’ennuyer d’un pouvoir ancré depuis déjà 26 années.

Après une candidature validée par le pouvoir en place, Madame Tikhanovskaïa se lance officiellement dans la campagne présidentielle de 2020 et devient la principale rivale du Président. Le soutien que lui porte le peuple et sa détermination ont bien raison de faire peur au gouvernement. En plus de critiquer le mandant interminable de Loukachenko, elle n’hésite pas à accuser le régime autoritaire en place et l’insuffisance des mesures prises face à la crise sanitaire.

Cette dénonciation ne laisse pas l’opinion publique indifférente :

« Je crois qu’appuyer l’opposition dans un régime autocratique est en soi héroïque. Il semble que dans le cas de Tikhanovskaïa, il existe une tendance au contexte post-soviétiques comme l’Ukraine où les dirigeants de l’opposition ont été accusé de représenter les intérêts des occidentaux. En outre, l’internationalisation de leur politique interne à la recherche de soutien, cache le risque, à long terme, de s’éloigner davantage des souhaits de son peuple »

Eleni Sideri, spécialiste en anthropologie du post-socialisme
et professeur à l’université de macédoine (grèce)

Une lutte aux lourdes responsabilités

Mais cet « héroïsme » n’est pas sans conséquence. C’est pourquoi la candidate a anticipé les méthodes d’intimidation à son encontre. Au lendemain du scrutin, elle fuit en Lituanie pour rejoindre ses enfants déjà présents. Consciente de l’ampleur du phénomène dont elle est à l’origine, elle a déclaré dans plusieurs vidéos assumer sa décision de quitter le pays. D’autant plus que depuis le 7 octobre, elle est listée par Moscou en tant que personne recherchée.

Certains dirigeants européens ne sont pas restés sourds face aux échos de l’affaire et ont montré leur soutien à Svetlana Tikhanovskaïa comme Emmanuel Macron (tweet ci-dessus) et Angela Merkel qui contestent fermement le régime biélorusse. De plus, l’Union européenne a déjà sanctionné quarante responsables du régime (interdits d’entrée sur le territoire) et s’est entendue pour sanctionner également le Président Loukachenko. Loin d’abandonner, le 13 octobre, l’opposante n’a pas hésité à poser un ultimatum à l’actuel Président. Si il ne quitte pas le pouvoir avant le 25 octobre, un appel à la grève général sera annoncé.

Lire aussi: Biélorussie, l’Union européenne ne reconnait pas la réélection de Loukachenko

Source image: Source: 20 minutes/Sergei/AP/SIPA

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