À l’heure où tout un chacun peut donner son avis en ligne qu’il s’agisse de sport, de médecine, de conseils beauté… la question se pose : doit-on obligatoirement être diplômé pour parler « en expert » sur Tiktok par exemple ? En Chine, la réponse serait : Oui.
Sur les réseaux sociaux, des publications massivement partagées affirment la mise en place d’une nouvelle réglementation pour les influenceurs chinois. Le Cyberspace Administration of China (CAC), en charge de la régulation d’internet, du contenu en ligne, de la cybersécurité et de la protection des données personnelles en Chine aurait adopter une mesure inédite : tout créateur de contenu qui souhaite s’exprimer sur des sujets professionnels ou «sensibles», tels que la médecine, le droit, l’éducation ou la finance, devrait désormais prouver qu’il possède une qualification officielle dans le domaine.
Concrètement ça marche comment ?
Sans diplôme lié au sujet, il serait interdit d’en parler. Selon l’Economic Times, « cette mesure vise à lutter contre la désinformation et à protéger les internautes contre les conseils néfastes« . Pour veiller à l’application de cette loi, les grandes plateformes chinoises telles que Douyin (l’équivalent de Tiktok), Weibo ou Bilibili seraient en charge de vérifier la légitimité des influenceurs à parler d’un sujet. Créateurs de contenus et plateformes devraient aussi mentionner l’utilisation de l’IA ainsi que les sources officielles en cas d’informations ou de conseils.
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En plus de ces mesures, la publicité pour certains produits comme les compléments alimentaires ou les services médicaux serait maintenant restreinte. Bien que l’information ne soit pas encore parue officiellement, sur les réseaux sociaux certains dénoncent une baisse de liberté, d’autres soulignent du positif : « Il est temps que des personnes réellement compétentes animent le débat ».
En France pas (encore) de diplôme pour Tiktok mais…
Si la question de l’encadrement des influenceurs reste un sujet d’actualité, aucune loi française n’exige de diplôme pour parler d’un sujet en ligne. N’importe qui peut donner des conseils beauté, sport ou santé sur TikTok. Cependant, la promotion de certains produits ou services reste très encadrée. Il est impossible de faire de la publicité pour des médicaments sans autorisation, pour des abonnements à des conseils en pronostics sportifs, pour de la chirurgie esthétique et certains produits financiers.
La dernière évolution législative sur la création de contenu en France date du 9 juin 2023 et oblige aux influenceurs de signaler tout contenu sponsorisé, sous peine de fortes amendes (jusqu’à 300 000 €) ou même de la prison en cas de récidive. Cette même loi prévoit aussi un encadrement spécifique pour les influenceurs mineurs, dont 90 % des revenus doivent être bloqués jusqu’à leur majorité.
En ce qui concerne le contrôle, c’est la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) qui s’en charge. Elle multiplie d’ailleurs les surveillances sur les plateformes, surtout sur les placements de produits liés à la santé ou à la finance. Pas de diplôme requis donc, mais des législations qui pourraient bien continuer d’évoluer en France.