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De Billions à The Path, 5 séries que vous avez (peut-être) ratées en 2016

Parmi les séries diffusées en 2016, en voici 5 à côté desquelles vous êtes peut-être passé, de Billions à The Path, renouvelées pour une saison 2.

Dans la masse de nouvelles séries lancées chaque année, il est inévitable que certaines passent inaperçues. Elles n’en sont pas pour autant moins intéressantes, mais le mode de diffusion, une concurrence accrue ou une moindre exposition ne leur permettent pas de rencontrer l’écho qu’elles méritent. Pour leur donner une seconde chance, on met donc un coup de projecteur sur cinq d’entre elles, de Billions à The Path.

Billions (Showtime) : 12 épisodes

C’est quoi, Billions ? Survivant des attentats du 11 Septembre, Bobby Axelrod (Damian Lewis) est devenu milliardaire en fondant une entreprise d’investissement et d’opérations boursières. Mais le procureur Chuck Rhoades (Paul Giamatti) est persuadé que ce philanthrope avenant a fait fortune grâce à des malversations financières. Il hésite pourtant à intenter une action : Axelrod est si populaire qu’il en est intouchable, et l’épouse de Rhoades (Maggie Stiff) travaille comme consultante auprès du trader. En embuscade, l’implacable homme de loi attend son heure et traque la moindre faille.

Et ça donne quoi ? Une réussite. Centrée sur la rivalité à distance entre les deux protagonistes, Billions suit leur parcours en parallèle, jusqu’à la confrontation finale. Classique mais redoutablement efficace, elle joue légèrement sur la subversion et s’avère parfois un peu trop évidente dans ses métaphores, mais elle tient en haleine du début à la fin. L’un des aspects les plus intéressants étant l’ambiguïté des sentiments suscités par les personnages, remarquablement interprétés : l’escroc est éminemment sympathique, quand le procureur est une tête à claques. Ne soyez pas rebutés par le cadre financier de l’intrigue : on ne comprend pas un traître mot des opérations boursières engagées par Axelrod, mais on s’en fiche car c’est le duel sans merci entre les deux hommes qui importe.

C’est pour vous si : vous aimez le toujours-excellent-Damian Lewis, ou le toujours-remarquable-Paul-Giamatti ; si vous cherchez une ambiance à la Ray Donovan (autre série Showtime) ; si vous voulez assister au choc frontal entre deux personnages hors-norme.

The Path (Hulu) : 10 épisodes

C’est quoi, The Path ? Les Meyeristes forment une petite communauté religieuse dont les adeptes tentent de se libérer et de gravir « l’échelle » pour « s’élever vers la lumière », et qui prêchent leurs préceptes aux non-initiés. Au sein de ce mouvement (que d’aucuns qualifient de secte…),  Eddie Cleary (Aaron Paul) commence à douter de sa foi et remet en question l’enseignement du meneur, Cal Roberts (Hugh Dancy). Une crise spirituelle qui met également son mariage en danger, son épouse Sarah (Michelle Monaghan) étant une fervente adepte du Meyerisme, seul chemin capable selon elle de conduire au salut.

Et ça donne quoi ? The Path se mérite, on n’adhère pas forcément d’emblée à son atmosphère ou au rythme de la narration, volontairement lent. Elle pose d’abord son intrigue et ses personnages, dans une ambiance de plus en plus oppressant. .En fait, on se laisse progressivement envoûter et porter par l’histoire – ce qui est assez pertinent pour une série qui se centre sur les sectes. Le sujet est finement observé, et si l’on pourrait penser que The Path est caricaturale, on se rend malheureusement compte qu’elle est au contraire plutôt réaliste. L’ensemble débouche au final sur un thriller solide et bien mené, en dépit de quelques maladresses.

C’est pour vous si : vous êtes prêts à vous accrocher pour pénétrer dans un thriller psychologique passionnant, mais qui prend son temps pour s’installer ; si vous avez envie de revoir Aaron Paul ou Hugh Dancy à l’écran, les deux acteurs étant formidables ; si la thématique des sectes vous intéresse, parce qu’elle a rarement été traitée de façon aussi réaliste dans une série

Flaked (Netflix) : 8 épisodes

C’est quoi, Flaked ? Chip (Will Arnett) est un ancien alcoolique, qui tente de se reconstruire après avoir tué un enfant lors d’un accident de voiture. Installé à Los Angeles, ce bobo est un adepte du développement personnel, qui dispense ses bons conseils à son entourage. Mais peu fiable et menteur invétéré, notre homme a tendance à s’arranger avec la vérité et n’est pas toujours honnête – y compris envers lui-même. Lorsque Dennis, son meilleur ami, tombe amoureux de la jolie London, voilà que Chip s’entiche à son tour de la jeune femme. Leur relation et la vie de Chip s’en trouvent bouleversées.

Et ça donne quoi ? Présentée comme une comédie, Flaked ne déclenche pourtant pas de grands éclats de rire… Et franchement, l’intrigue est faiblarde puisqu’elle se résume à un triangle amoureux et aux déambulations de Chip. Pourtant, elle a son charme et vaut pour son atmosphère : le ton y est doux-amer, la lumière met en valeur une Venice Beach de carte postale, le cadre bourgeois-bohème est bien rendu, et la musique de Stephen Malkmus s’avère en totale adéquation. C’est finalement une série assez contemplative, dans laquelle on prend plaisir à s’immerger, pour peu qu’on adhère à son ambiance.

C’est pour vous si : vous êtes sensible à l’atmosphère d’une série ; si vous ne recherchez pas forcément une intrigue solide aux multiples rebondissements ; si vous êtes fan de Pavement.

Outsiders (WGN America) : 13 épisodes

C’est quoi, Outsiders ? Dirigé par le féroce Big Foster (David Morse), le clan des Farrell vit en autarcie quasi-totale. Retirés dans les montagnes du Kentucky, ces marginaux sont perçus comme une bande de sauvages arriérés par le reste de la population, avec laquelle ils n’ont aucun contact. Lorsqu’une entreprise minière revendique l’exploitation de la zone dans laquelle ils sont installés illégalement et tente de les faire expulser, les Farrell sont déterminés à défendre leur territoire et leur mode de vie, quoi qu’il en coûte. Dans le même temps, le retour de son fils Asa (Joe Anderson), qui a tenté en vain de s’éloigner de la communauté et souhaite y reprendre sa place, n’est pas du goût du patriarche

Et ça donne quoi ? Outsiders, c’est du brutal – quelque part entre Sons of Anarchy et Banshee, avec des scènes à la Mad Max. La série manque de subtilité et en fait un peu trop – notamment dans sa composante new age, les Farrell pratiquant une sorte de culte magique qui frôle parfois le ridicule… Paradoxalement et malgré des scènes spectaculaires, c’est souvent lorsqu’elle se penche sur les relations entre ses personnages qu’elle se révèle la plus pertinente. Heureusement, car le fonctionnement de la communauté est largement exploité, au détriment de son opposition aux institutions. Outsiders est en tout cas prenante, on s’attache vite à certains personnages, et il y a largement matière à une saison 2.

C’est pour vous si : votre truc, ce sont les séries bourrées de testostérone à la Sons of Anarchy (on retrouve d’ailleurs au casting Ryan Hurst); si vous aimez la série Justified, dont les Farrell semblent tout droit sortis ; si vous êtes attirés par une histoire de lutte de pouvoir au sein d’un clan ; si vous aimez les vikings barbus et tatoués.

 The A Word (BBC One) : 6 épisodes (Festival de la Fiction TV de la Rochelle 2016)

C’est quoi, The A Word ? La famille Hughes mène une petite vie tranquille dans la campagne anglaise, malgré des disputes et des tensions. Joe (Max Vento), le fils de Paul (Lee Ingleby) et Alison (Morven Christie) âgé de 5 ans, est certes un peu dissipé et littéralement obsédé par la musique, mais est-ce vraiment un problème ? Tout bascule le jour où l’enfant est diagnostiqué autiste. Tout en cherchant le meilleur moyen d’aider Joe, la famille vacille et la maladie met en lumière les relations dysfonctionnelles et les non-dits.

Et ça donne quoi ? The A Word n’est pas une série sur un enfant autiste, mais une comédie dramatique familiale dont un des personnages s’avère être autiste. La nuance fait toute la différence. Délicate sans sensiblerie ni pathos, The A Word mêle avec finesse humour et gravité, et nous amène à appréhender le sujet différemment et à voir autrement les répercussions vécues par l’entourage. C’est une jolie surprise, dont le thème rappelle évidemment Parenthood.

C’est pour vous si : le thème vous concerne, car il est abordé de manière très fine et pertinente ; si l’autisme ne fait pas partie de vos préoccupations mais que vous avez envie d’un portrait de famille à la fois drôle et touchant ; si vous aimez la pop anglaise, parce que l’obsession musicale de Joe se traduit par une bande-son irrésistible.

Les 5 séries de cet article ne sont que quelques-unes de toutes celles qui, en dépit de leurs qualités, sont noyées dans la masse des programmes disponibles. Alors si vous aussi, vous avez en tête des séries récentes qui méritent le coup d’œil malgré un écho limité, n’hésitez pas à partager vos découvertes – par exemple en commentaires. 

Crédit photos : Showtime / Hulu / Netflix / WGN America / BBC

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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