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Black, Blanc, Beurre: l’Histoire par la BD

Chaque année, les migrations internationales augmentent d’environ 2%. C’est une progression lente mais continue, donnant naissance à des générations toujours plus métissées, enrichies par leurs origines multiculturelles. Jusqu’au 19 avril, le musée de l’Histoire de l’immigration aborde ce thème sous le prisme du 9ème art. Des témoignages qui pourraient bousculer quelques idées préconçues, laissant les visiteurs réaliser que non, nos ancêtres n’étaient pas tous des Gaulois.

BD et …immigration?

Les curators sont partis d’un constat simple: beaucoup d’auteurs de bandes dessinées ont immigré, et nombre d’entre eux ont raconté leurs histoires à travers leurs planches. Le thème est donc omniprésent dans l’histoire de la BD. Parmi les exemples les plus connus, on notera que les créateurs d’Astérix – fierté de la France résonnant à échelle internationale – étaient eux-mêmes immigrés (René Goscinny venait de Pologne, et Albert Uderzo d’Italie). On comprendra aussi bien mieux la situation de Superman, le super héros exilé pour toujours de sa planète, créé par deux dessinateurs ayant fui l’Ohio pour aller vivre à New York…

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BD et immigration

Voyage Voyage

L’exposition entame le parcours de cette longue histoire du XXème siècle par les Etats-Unis, symbole ultime du multiculturalisme après trois siècles de vagues d’immigrations continues. Elle présente, entre autre, le célèbre comic-stripper George McKanus, américain d’origine irlandaise, qui a fait de sa double culture le thème principal de sa BD à succès « Bringing up father », où son personnage Jiggs subit les foudres du choc des cultures.

Touche pas à mon pote

Ces métèques des temps modernes dénoncent, parfois de façon ironique, d’autres fois de manière très caustique, leurs conditions de vie et les stéréotypes dont ils sont victimes – des tabous qui dérangent. L’auteur d’Abdullah, Farid Boudjellal, présente le racisme comme un gag, et donne pour la première fois un visage et une voix aux immigrés juifs arabes. Les couples mixtes sont qualifiés de « Jambon-Beurre », et ça ne choque plus personne.

Abdullah, un « Beurgeois » affirmant sa nationalité

La BD reportage, une démarche citoyenne

Entre autobiographie et autofiction, les péripéties des héros sonnent comme les fables dont la morale résonne en écho de la communauté immigrée. La montée en flèche des flux migratoires s’établie en parallèle de la mondialisation. Pourquoi partent-ils ? Guerres, chaos social, dictatures, pauvreté. Les bandes dessinées servent de discours politiques déguisés et leurs auteurs prônent une politique d’intégration plus souple. Elles servent aussi de support pour se souvenir et transmettre la mémoire. Parmi les histoires les plus touchantes, on compte celle de Marjane Satrapi et le succès planétaire de son Persepolis, adapté au cinéma en 2007.

La demande d’immigration d’une étudiante japonaise rejetée

 

Marguerite de Rodellec

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