80 ans après le D-DAY, cette plage a été le théâtre d’un spectacle sanglant pour l’armée américaine et a failli compromettre la victoire des Alliés
Le 6 juin 1944, plus de 150 000 soldats et parachutistes alliés débarquaient sur les plages de Normandie pour libérer la France et le continent européen de l’occupation nazie. Après de nombreux « faux débarquement » pour tenter d’induire en erreur les puissances de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon), les Alliés décident de débarquer sur plusieurs plages. De l’ouest vers l’est, les troupes américaines ont débarqué sur Utah et Omaha Beach , les alliés britanniques sont arrivés sur Gold et Sword Beach ( y compris un détachement français). Enfin les troupes canadiennes, elles, ont déferlé sur la plage de Juno Beach. Omaha Beach est restée gravée dans la mémoire collective en raison de la boucherie qui y a eu lieu, mais pour quelles raisons ?
Des conditions météorologiques désastreuses
Le ciel à l’aube du 6 juin 1944 était gris, le vent houleux, aux abords de la fameuse plage y régnait une atmosphère sombre. Alors que les embarquements américains perçoivent la plage à travers la brume, ils savent déjà que les bombardements de la nuit, d’il y a quelques heures, se sont révélés très peu probants. Dans ces embarcadères, les militaires américains ont du affronter les vagues de tempête, les courants violents de cette mer agitée qui ont quelque peu semé la zizanie dans l’assaut prévu sur cette plage où les boches les attendaient de pied ferme.
Une défense allemande robuste
A cause de mauvais renseignements, les américains ont sous estimé la puissance d’artillerie et les fortifications allemandes sur cette plage de Normandie. La 352e division d’infanterie allemande, n’ayant pratiquement pas été touchée par les bombardements pendant la nuit et perchée en haut des falaises, ces derniers ont bénéficié d’une fenêtre de tirs idéale. L’arrivée fut sanglante, les chars amphibies ont presque tous sombré avant d’atteindre la côte. A tel point que les premières vagues de soldats se sont presque tous fait tués avant d’atteindre le sol. Les bunkers, les nids de mitrailleuses et les obstacles (barbelés etc) ont rendu le débarquement américain terriblement difficile.
Une hécatombe mémorable
La plage d’Omaha Beach a fait environ 3000 morts, ce qui représente quinze fois plus que les pertes qui ont eu lieu sur Utah Beach. Lors de l’assaut la plage, de plus en plus réduite du fait de la marée montante, s’est progressivement encombré de cadavres, donnant aux arrivants encore plus de mal à monter jusqu’en haut de la plage. « Omaha la sanglante » est restée gravée dans la mémoire collective notamment avec des films comme Le Jour le plus long (1962) de Darryl Zanuck ou encore Il faut sauver le soldat Ryan (1998) de Spielberg. En tout, plus de 10 000 y ont laissé leur vie. Aujourd’hui à Omaha Beach se dresse le Oversload Museum qui retrace la période allant du débarquement allié à la libération de Paris.