À la uneActualitéInternational

Bogota et les Farc concluent un accord de paix historique

Farc

Apres 4 années de pourparlers et de négociations intenses à la Havane, le gouvernement colombien et les rebelles marxistes des Farc ont annoncé avoir trouvé un accord de paix définitif. 

Cet accord signe l’arrêt du plus ancien conflit touchant le continent américain. En effet le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie était en guerre depuis 1964. Ce traité va donc mettre fin à 52 ans de lutte armée. Dans les mois précédents, les affrontements avaient fortement diminué, notamment grâce a un accord conclu ce 12 juillet 2015 à la Havane.

« La guerre est finie » : en écoutant Humberto de la Calle, le négociateur en chef du gouvernement prononcer ces mots mercredi soir, plus d’un téléspectateur a sans doute du avoir les larmes aux yeux. En effet l’immense majorité des 47 millions de Colombiens n’a jamais connu leur pays en paix.

Le vote « le plus important de la vie » des colombiens

Cependant pour entrer en vigueur, le texte doit être signé par le président colombien, Juan Manuel Santos, et par le chef des FARC, Rodrigo Londoño, appelé plus communément Timochenko. Mais il doit surtout être ratifié par les électeurs colombiens, qui se rendront donc aux urnes le 2 octobre prochain. « Colombiens, la décision est entre vos mains », a annoncé le chef de l’Etat, ce référendum sera le vote « le plus important » de leur vie. Selon de nombreux sondages locaux, le « oui » devrait l’empoter, mais qu’importe, Juan Manuel Santos devrait tout de même militer avec force pour la ratification de cet accord puisque certaines parties de la société qui estiment que la seule solution est d’écraser les Farc militairement pourraient voter en faveur du « non ». Les deux prédécesseurs de l’actuel président, Andrés Pastrana et Alvaro Uribe, sont opposés a la signature de cet accord.

Farc

Le président colombien Juan Manuel Santos (à gauche) et le chef suprême des FARC Timoleon Jimenez (à droite), encadrés par le président cubain Raul Castro.
Crédit photo : reuters

Le cessez-le-feu devra être contrôlé par le gouvernement, les Farc et une mission de l’ONU. Un « Conseil national de réincorporation » assurera le suivi du processus de réintégration des guérilleros démobilisés à la vie civile. Le désarmement de ceux-ci devra être bouclé en 180 jours.

Mais même si cet accord se concrétise, cela ne signifiera pas l’arrêt des conflits armés en Colombie. En effet la seconde guérilla du pays, l’Armée de libération nationale (ELN) et les bandes criminelles continuent de défier le gouvernement.

Création d’un parti politique

Le chef de la négociation du coté Farc, Ivan Marquez, a annoncé la future transformation de la guérilla en un nouveau mouvement politique aux idées marxistes. « On peut maintenant proclamer que le combat des armes a pris fin, et commence celui des idées ». Le conflit entre le gouvernement et le mouvement Farc aura engendré de lourdes pertes pour la Colombie. Les estimations officielles font état de 260 000 morts, 45 000 disparu et plus de 7 millions de déplacés.

Pour rappel, les Farc sont à l’origine un regroupement de milices d’autodéfense paysannes proches du parti communiste, a la suite de la mise en place d’une dictature militaire dans le pays en 1964. Ils se présentent comme les défenseurs des paysans pauvres contre les grands propriétaires, les multinationales et l’influence des Etats-Unis en Colombie. Beaucoup de guérilleros y sont entrés pour échapper à la pauvreté plus que par adhésion à l’idéologie marxiste-léniniste.

Farc

Combattants des Farc.
Crédit photo : FEDERICO RIOS ESCOBAR

Les Farc se financent au départ par un « impôt révolutionnaire » prélevé sur le bétail, mais celui-ci est bientôt remplacé par une taxe plus lucrative sur la cocaïne et le business des enlèvements contre rançons, à partir des années 1980. Ils passent notamment des accords avec les narcotrafiquants, obtenant une partie de leurs revenus en échange de territoires qui sont sous leur contrôle.

Mais dans un même temps de nombreux propriétaires terriens créent des milices paramilitaires d’extrême droite pour protéger leurs biens et leurs territoires, puisqu’ils estiment que le gouvernement n’était pas en capacité de le faire. Les guérilleros marxistes se posent donc en défenseurs des paysans pauvres contre ces milices. Si l’armée les a estimés à 8000, les Farc n’ont jamais donné de chiffres officielles sur leurs effectifs. La seul certitude est que près de 40 % des guérilleros sont des femmes.

Barack Obama a appelé son homologue colombien afin de le féliciter en ce « jour historique ». Les Etats-Unis financent depuis février un plan de paix de 450 millions de dollars en Colombie.

About author

Informer, décrypter, divertir
Related posts
ActualitéEnvironnement

C’est quoi le statut de calamité naturelle ?

À la uneFaits Divers

Que s’est-il passé en Allemagne au marché de Noël ?

ActualitéSéries Tv

On débriefe pour vous ... Cent ans de solitude, la meilleure adaptation possible

Actualité

Comment est née la chaîne TF1 (1975) ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux