À l’approche des élections locales le 6 mai, le Premier Ministre britannique se retrouve à nouveau au centre d’un scandale. Cette fois-ci, il s’agit de la rénovation de son appartement de fonction. Celui-ci aurait été illégalement financée via des dons des électeurs.
La Commission électorale britannique a annoncé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête « au sujet des modalités de financement de la rénovation de l’appartement » de Boris Johnson.
« Nous sommes désormais convaincus qu’il existe des motifs raisonnables pour suspecter qu’une ou des infractions aient été commises », indique la commission électorale dans un communiqué.
Pour son appartement, situé au 10 Downing Street, Boris Johnson dispose d’une allocation annuelle de 30 000 livres (soit 35 000€) pour son ameublement et sa rénovation. Selon la presse locale, les travaux réalisés auraient coûtés plus de 200 000 livres. Dans la mesure où la date du règlement n’est pas connue, impossible de savoir comment ces travaux ont été financés. Dans un communiqué du 10 Downing Street, il a été déclaré qu’aucun fonds du parti conservateur n’a été utilisé pour la rénovation. En revanche, le communiqué ne réfute pas l’existence de dons ou d’arrangement de prêts. Même si le financement venait de prêts, Boris Johnson aurait été tenu de déclarer ce processus.
La guerre avec Dominic Cummings
C’est son ancien conseiller, Dominic Cummings, qui a révélé cette affaire. Véritable bras droit de Johnson lors du Brexit en 2016, Cummings s’est éloigné du Premier Ministre l’année dernière. Ce n’est pas la première fois que ce dernier est visé par des accusations de sa part. Vendredi 23 avril, l’ancien conseiller publie un billet sur son propre site internet. Ce billet remet en cause l’intégrité de l’homme à la tête du gouvernement. De plus, l’ex-bras droit avait accusé Boris Johnson d’avoir tenté d’arrêter une enquête interne sur une décision du gouvernement d’imposer un second confinement.
Enfin, Dominic Cummings mentionne le supposé « projet » du Premier Ministre. Ce dernier souhaitait faire financer les travaux de son appartements par des donateurs privés. Cummings aurait refusé de l’aider, soulignant que ce projet était « contraire à l’éthique, stupide, et peut-être illégal. »
Un contexte tendu pour Boris Johnson
Chaque mercredi, au Royaume-Uni, se tient la séance des questions au Premier Ministre. Il s’agit d’une convention constitutionnelle durant laquelle les députés posent des questions au Premier Ministre. Lors de la séance d’aujourd’hui, Boris Johnson a nié en bloc ces accusations. Il insiste sur le fait qu’il aurait payé de sa poche les coûts dépassant l’allocation annuelle.
Selon plusieurs journalistes, c’est la première fois que Boris Johnson était autant énervé durant une séance de questions.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte déjà extrêmement tendu pour le Premier Ministre, à quelques jours des élections régionales. En plus de l’origine du financement de son appartement, beaucoup lui reprochent de se soucier de sujet futiles alors que la pandémie est toujours d’actualité. L’ancien Maire de Londres est en plus accusé d’avoir négligé le nombre de morts en octobre dernier, défavorable à un second reconfinement.