Jeudi 23 juin, à la surprise générale, les britanniques font démentir les sondages pour le moins serrés, et s’expriment aux urnes en accréditant le « NON » de 51,9% des voix soit environ dix sept millions d’habitants. Ce référendum est le début d’un long processus de sortie du Royaume Unie de l’Union européenne.
En introduisant massivement le «LEAVE » dans l’urne, il y a une semaine, dix sept millions de britannique ont voté leur retrait de l’UE tournant la page d’une histoire commune européenne.
Au lendemain des résultats, les réactions ont été nombreuses. Alors que les marchés financiers ont manifesté leur perte de confiance en la Livre Sterling qui a connu une chute de 11% face au dollar – perte de 12 cents niveau jamais atteint depuis une trentaine d’années – en interne, le Royaume Unie apparaît plus que jamais divisé. Le vote en faveur du Brexit a entraîné la mise en place d’une pétition favorable à la tenue d’un nouveau référendum qui, à ce jour compte environ deux millions de signatures. De plus, l’Ecosse qui se trouve dans le Royaume Uni a revendiqué sa position ferme de rester dans l’Union européenne.
« J’ai le devoir de faire respecter la volonté démocratique de mes concitoyens en faveur de l’Europe. Si nous sortons de l’Europe, ce serait contre notre gré et cela n’est pas acceptable » déclare Mme Nicola Sturgeon leader du Parti national écossais, SNP qui tente de rappeler que le « IN » a été plébiscité à 62% des voix dans son pays.
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Quant aux dirigeants européens, ils ne sont pas en reste. Angela Merkel s’est montrée conciliante en déclarant : « il n’y a aucune raison de se montrer trop dur dans les négociations, il faut les mener dans les règles ». Mais, ce n’est pas le cas des autres à l’instar de François Hollande ou Mateo Renzi qui tout en respectant le choix des Britanniques souhaitent « une sortie rapide » de la Grande Bretagne « pour relancer l’Europe ».
« Cette sortie doit être le plus rapide possible pour que ne pèse sur l’Europe l’incertitude que les britanniques ont voulu eux-mêmes » FH
Si le président F. Hollande fait signe de fermeté, sa prise de position n’est pas anodine. Au lendemain de l’échéance présidentielle, le Brexit fait plutôt l’affaire des partis nationalistes.
Le Brexit s’invite dans le débat présidentiel
Dès l’annonce des résultats, les figures des parties nationalistes entre autre incarnées par Jean Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont surfé sur la vague pour féliciter ceux qui ont plébiscité le « OUT » ; ils veulent d’ores et déjà convaincre les français que c’est la marche à suivre.
Ces réactions étaient attendues mais, aux revendications des leaders de ces partis, le Brexit a engendré une cacophonie à gauche comme à droite.
Bruno le Maire fait parti de ceux qui souhaitent une « refondation » de l’UE sur la base d’un « nouveau traité » soumis « au peuple ». En voyage à Londres pour rencontrer les français, Nicolas Sarkozy remet au goût du jour le débat sur la mise en place d’un Schengen 2 qui était l’une de ses promesses de campagne en 2012.
Même si les méthodes diffèrent à droite comme à gauche, tous sont d’accord pour la « refondation » de l’UE. Mais, François Hollande veut être le maitre d’oeuvre de ce changement en Europe.
Hollande l’homme providence de la crise européenne ?
Face à ces nombreuses joutes verbales, François Hollande se veut l’homme de la situation. C’est d’un pas ferme qu’il se rend le 26 et 27 juin au sommet européen. Il ne change pas de position, l’Article 40 doit être signé au plus vite par la Grande Bretagne.
« La décision est prise, elle ne peut pas être reportée ou elle ne peut pas être annulée. Maintenant il faut en tirer les conséquences. » François Hollande
L’enjeu est grand pour François Hollande, à un an de l’élection présidentielle, le Brexit ne doit pas être un outil de propagande pour les populistes. Au risque de voir la montée des partis nationalistes, François Hollande ne souhaite pas que Londres négocie son départ.
Cette posture ferme du président de la République à l’égard de Londres lui vaut les critiques des partis nationalistes : Marion Maréchal Le Pen crie à une « stratégie de chaos » pour que le Brexit se passe « le plus mal possible ».
À une semaine du « Leave » le doute demeure encore en Europe, Brexit or not l’issue de cette crise européenne reste floue.
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