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Brexit : La lutte entre Paris et Londres autour de la pêche

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Dans un contexte post-Brexit, la France et le Royaume-Uni ne sont toujours pas parvenus à trouver un accord équilibré autour du partage des eaux britanniques.

Entres rétorsions et demandes d’apaisement, les tensions fusent du côté britannique comme du côté français en ce moment. La raison principale ? La pêche. Depuis le retrait officiel du Royaume-Uni de l’Union Européenne, les eaux territoriales britanniques sont au cœur d’un conflit sans précédent.

Pour en comprendre les origines, il faut remonter en novembre 2020 pendant les négociations entre Londres et Bruxelles à la Commission Européenne. Avec pour projet de sortir de l’Europe, Boris Johnson, le premier ministre britannique souhaitait que le pays « reprenne le contrôle des eaux britanniques« , qui étaient jusque là partagées avec les pêcheurs européens. Mais il était hors de question pour l’UE de laisser leurs marins dans la panade.

Suite à cela, de longues négociations ont abouti un mois plus tard et un accord a finalement été trouvé. La mesure à respecter était claire. Le Royaume-Uni délivrait des licences temporaires à l’ensemble des navires européens qui avaient fait une demande d’accès. Après cette période qui allait jusqu’au 21 janvier, des licences définitives devaient être délivrées pour une période allant jusqu’au 31 décembre 2021. La seule condition pour l’obtenir était de pouvoir prouver qu’ils pêchaient déjà dans les eaux britanniques auparavant.

Petit hic, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu. Dix mois après, de nombreux pêcheurs n’ont toujours pas leurs licences pour pouvoir naviguer dans certaines zones. Un problème grave que condamne fermement le gouvernement ainsi que le ministère de la Mer.

« Nous ne laisserons pas la Grande-Bretagne s’essuyer les pieds sur l’accord Brexit qui a été conclu (…) Aujourd’hui, il manque 50 % des licences auxquelles nous avons droit. C’est une situation qui n’est pas acceptable et notre patience atteint ses limites« .

Gabriel Attal, 27 octobre 2021, à l’issue d’un Conseil des Ministres

En guise de riposte, la France a annoncé ce jeudi l’entrée en vigueur de premières mesures de rétorsion contre les îles anglo-normandes et Londres, dès mardi 2 novembre si la situation ne s’améliorait pas. Parmi elles, la décision d’interdire « le débarquement de produits de la mer » en provenance de chalutiers britanniques mais également la mise en place de « contrôles douaniers et sanitaires systématiques sur les produits débarqués« .

Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a même évoqué la possibilité d’une « deuxième série de mesures » touchant cette fois-ci « aux mesures énergétiques qui ont trait à la fourniture d’électricité pour les îles anglo-normandes« .

De son côté, le ministre de l’Environnement anglais a préféré jouer la carte de l’apaisement en appelant à rester calme : « Notre porte reste toujours ouverte (…) Nous restons engagés et disposés à prendre en compte de nouvelles informations« .

Pourquoi l’accès aux eaux britanniques est-il si important pour la France et l’Europe ?

La zone de pêche autour de la Grande-Bretagne est en réalité très poissonneuse et ça ne date pas d’hier. « Au Moyen-Âge déjà, les Vikings, les Français ou les Hollandais pêchaient dans les eaux britanniques » raconte Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer, dans les colonnes de Ouest France.

En effet, malgré le peu d’espèces présentes, les poissons sont présents en quantité. Ce phénomène s’explique par le fait que « plus le poisson vieillit, plus il s’aventure vers des eaux profondes et oxygénées« , à savoir les côtes du Royaume-Uni. Et cela même dans une atmosphère de réchauffement climatique.

À lire aussi : Conflit au Yemen : un deal entre l’Arabie saoudite et les US qui risque d’aggraver la situation

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