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Brexit means Brexit (7/8) : À quoi joue le Labour ?

VL vous propose une nouvelle série jusqu’au 29 mars, date de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne: « Brexit means Brexit ». Un article toutes les deux semaines pour comprendre le Brexit, ceux qui le décident et ceux qui le vivent.

« Empêcher le  Brexit destructeur des conservateurs ». Jeremy Corbyn n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Dans un communiqué de presse publié le 25 février, le chef du Labour (parti travailliste) a dévoilé son plan pour le Brexit.

Un second référendum

Mercredi 26 février, l’opposition travailliste a proposé au Parlement une motion qui reprend les principales exigences du parti. Recalée.

Le lendemain, le parti a voté pour un amendement qui autorise un vote sur le report du Brexit si aucun accord de sortie n’est trouvé. Le texte été massivement soutenu par les conservateurs comme par les travaillistes : 502 voix pour, 20 contre.

Le 12 mars, les députés britanniques devront se prononcer sur l’accord conclu par Theresa May à Bruxelles. Dernière partie de la stratégie de Corbyn : le Labour soutiendra ce jour-là un amendement proposant un « public vote ». Ce vote populaire soumettrait le deal de Theresa May à un référendum.

« L’électorat est polarisé »

Le chef du Labour a donc ouvert la porte à un second référendum. Il avait jusqu’alors refusé de le faire. En cause : les divisions de son parti et de son électorat sur la question du Brexit. Bernard Cros, maître de conférences en civilisation britannique à l’Université Paris Nanterre explique : « La grande majorité des membres du parti dont beaucoup ont rejoint le parti récemment, sont souvent jeunes et urbains et sont très largement pro-européens ». Il ajoute : « L’électorat travailliste est polarisé : d’un côté cette jeune génération qui vote massivement Corbyn […] et de l’autre, la vielle génération des anciens travailleurs de l’industrie lourde qui sont souvent dans des difficultés sociales très fortes dans les grandes zones industrielles du Nord […] et qui, pour beaucoup d’entre eux, ont voté pour le Brexit. La tête du parti est coincée entre ces deux tendances qui sont complètement opposées. »

« Du côté travailliste, pas question »

Historiquement, le Labour n’a pas toujours été pro-européen : Lorsque les Britanniques ont commencé les discussions pour rejoindre l’UE dans les années 1960, « du côté travailliste, globalement, il n’en n’était pas question. Le leader du parti, Hugh Gaitskell multiplie les discours anti-européens expliquant […] que cela nuirait aux relations avec le Commonwealth. L’aile gauche du parti et les syndicats considèrent que ce ne serait pas bon pour la classe ouvrière, puisque cela allait faire arriver sur le marché des produits à des prix extrêmement bas et mettrait au chômage des milliers de travailleurs».

Au cours du temps, la position du parti évolue : lors du référendum de 2016, les travaillistes ont appelé à voter pour le maintien dans l’UE.

Le Labour ne devrait pas soutenir l’accord de Theresa May le 12 mars.  À terme, le parti de Jeremy Corbyn a un objectif : provoquer de nouvelles élections et les gagner. Mais vendredi depuis Grimsby, une ville au nord-est de l’Angleterre, la Première ministre a lancé un avertissement aux députés : « Soutenez [l’accord], et le Royaume-Uni quittera l’Union Européenne. Rejetez-le, et personne ne sait ce qu’il se passera ».

À lire aussi : Brexit means Brexit (6/8): Cap sur le no deal? 
Brexit means Brexit (5/8): Dans le Devon, militer pour un nouveau référendum

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