Emue jusqu’aux larmes, Caitlyn Jenner s’est exprimée sur la scène des ESPY awards après avoir été honorée du prix du courage Arthur Ashe. L’ex-Bruce Jenner a récemment fait son coming-out trans. D’après la signification du prix Arthur Ashe, Caitlyn Jenner fait aujourd’hui partie des personnalités du sport qui ont su surpasser l’adversité ou contribuer à l’humanitaire d’une façon ou d’une autre.
Un coming-out très tardif
En guêpière ivoire, avec pour seule mention : « appelez-moi Caitlyn », l’ex-beau-père de Kim, Khloe et Kourtney Kardashian, faisait la couverture du Vanity Fair américain en juin dernier. À 65 ans, ce père de famille a révélé au grand jour ce qui le rongeait depuis son enfance : son envie d’être une femme. Caitlyn Jenner fait part de questionnements qui le taraudaient depuis son plus jeune âge : « Il y a les autres comme moi qui, en quelque sorte, vivent « avec » longtemps même si c’est très inconfortable (…) Et à l’âge de 65 ans, je me suis de nouveau retrouvée seule confrontée aux mêmes questionnements que j’avais lorsque j’avais 10 ans. Et j’ai décidé enfin de m’en occuper ». Les choses n’ont pas été faciles cependant. Officialiser sa transition de genre a été « bien plus dure que je l’imaginais » confie la star, en ajoutant : « Rien que pour ça, les trans méritent quelque chose de vital. Ils méritent votre respect. »
Vers une plus grande tolérance des transgenres ?
Un soutien aux trans qui est le bienvenu dans cette communauté isolée. Et quel soutien ! Un ex-champion olympique de décathlon en 1976 qui plus est le beau père de la famille la plus médiatisée de la planète, on ne peut guère faire mieux pour donner de la visibilité à ceux qui restent dans l’ombre. Pour dire, Barack Obama lui-même a adressé un message de solidarité : « Vous êtes du bon côté de l’histoire, une histoire qui compte dans la lutte pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT, partagez-là ! » Cette histoire semble être un nouvel élan pour les milliers de trans, ignorés jusqu’à maintenant. Les médias leur prêtent désormais une attention accrue, s’intéressant aux transgenres de leurs régions. Mara Keisling en témoigne : « C’est un grand moment d’éducation du public. Il y a environ un million de transgenres dans le pays, on ne sait pas exactement combien, et tout le monde ne peut pas raconter son histoire. Si l’une conduit à beaucoup d’autres, c’est formidable. »
Jul 1976: Bruce Jenner of the USA celebrates during his record setting performance in the decathlon in the 1976 Summer Olympics in Montreal, Canada. Mandatory Credit: Tony Duffy /Allsport
Le chemin est encore long pour les transgenres
Et Caitlyn Jenner se pose en figure phare de la communauté des trans, en incitant chacun à assumer son identité sexuelle. « Si vous souhaitez m’affubler de noms d’oiseau (…), allez-y, car je peux encaisser. Mais les milliers d’enfants dans ce cas qui doivent apprendre à composer avec leur identité ne devraient pas avoir à subir cela » a-t-elle déclaré lors de son discours aux ESPY awards. Un aveu encore difficile pour beaucoup tant la discrimination à l’égard des trans est forte. Si l’on en croit les propos de Nick Adams, responsable de Glaad, association pro-LGBT, un transgenre peut encore être licencié dans une trentaine d’Etats. Pour preuve : Chelsea Manning (aujourd’hui Bradley Manning), l’ancienne taupe de WikiLeaks, luttait encore en avril dernier pour pouvoir avoir les cheveux longs dans la prison militaire dans laquelle elle est enfermée.
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Clarisse Duppré