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Cameron sous pression des eurosceptiques

En Angleterre, les frondeurs conservateurs font des siennes au même moment où le premier ministre David Cameron, réélu il y a tout juste un mois, est en pleine négociation avec les pays de l’Union européenne. Si ce dernier semble a priori positif quant à un référendum sur la place du pays dans l’UE, les députés anglais eurosceptiques et europhobes constituent un tiers des 331 députés tories. La question est donc de savoir quel camp réussira à convaincre l’autre dans cette bataille politique qui s’annonce mouvementée.

Dimanche dernier, le parti conservateur a vu naître en son sein un sous-groupe eurosceptique, les « Conservateurs pour la Grande-Bretagne » : la relative harmonie qui régnait au lendemain de la réélection de David Cameron semble désormais résolue puisque la ligne de conduite de ce groupuscule s’affiche en opposition avec l’hypothétique prise de décision du premier ministre britannique quant au ralliement du pays dans l’Union européenne.

Brexit or not Brexit ?

Alors que celui-ci a multiplié depuis plusieurs semaines les rencontres avec les dirigeants des autres membres de l’UE, une partie non négligeable des tories n’a qu’un seul mot à la bouche: le « Brexit » (« British exit »), à savoir sortir de l’UE. Et ces derniers n’ont pas l’intention de se laisser influencer par le premier ministre, étant donné leur attachement traditionaliste pour Westminster et leur méfiance envers le reste de l’Europe: “Au regard des faits, et des mes inquiétudes quant aux relations entre le Royaume Uni et l’Union Européenne, je me suis dit que ce n‘était pas le bon moment de voter pour une telle motion”(Damian Collins, député conservateur et eurosceptique).

1 europe

Alors que David Cameron négocie avec les dirigeants des pays voisins afin que ce possible référendum maximise les avantages pour la Grande-Bretagne, les eurosceptiques n’en font qu’à leur tête et affichent haut et fort leurs revendications conservatrices contre « une Union européenne réformée » (David Cameron) qui pourrait se former dès mai 2016. Depuis dimanche dernier se dessine une franche confrontation entre le premier ministre et les « Conservateurs pour la Grande-Bretagne », se positionnant en frondeurs suite à la déclaration choc de Cameron : « Si vous voulez faire partie du gouvernement, vous devez soutenir l’idée que nous sommes engagés dans un processus de renégociation en vue du référendum et qu’il va aboutir à un résultat positif ».

En effet, sa prise de parole prend des aires de menace quand on sait à quel point le premier ministre est attaché à ses promesses de campagne, dont celle relative à la réunification de la Grande-Bretagne dans l’UE. Cette confrontation n’est donc pas à prendre à la légère étant donné qu’il est rare de voir se former à l’intérieur même d’un parti au pouvoir un sous-groupe se plaçant en marge de son dirigeant.

Cameron seul contre tous

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Mais cette réaffirmation conservatrice qui a eu lieu dimanche souligne également la volonté d’une majorité des conservateurs, mais aussi, du peuple britannique, de se singulariser face au bloc européen. En effet, le Royaume-Uni-Uni reste un des pays encore très ancrés dans leurs traditions et animés par une volonté patriotique. A côté de cette prise de position populaire, le premier ministre semble vouloir davantage raffermir les liens avec l’extérieur : « Le gouvernement n’est pas neutre sur ce dossier. Notre politique est claire : renégocier, trouver un accord qui va dans l’intérêt de la Grande-Bretagne et militer ensuite pour que la Grande-Bretagne reste dans l’UE ».

Nigel Farage, eurosceptique, membre du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) et député européen s’est exprimé sur les choix du premier ministre qu’il juge critiquable :“Il n’y aura jamais de bon moment (ndlr : pour organiser un référendum). Cameron lui-même a été limpide : il a dit, je ne veux pas de référendum sur notre appartenance à l’UE, car je pense que c’est dans l’intérêt national de la Grande-Bretagne de rester membre. Donc il dit, merde, je ne peux pas moins me soucier de ce que pensent les britanniques, je décide que la meilleure chose à faire, c’est de rester dans l’UE.”

L’avenir de la Grande-Bretagne est donc entre les mains des députés britanniques qui devront décider si oui ou non le pays doit rester dans l’Union européenne. Sachant que nombre d’entre eux sont eurosceptiques, il est dans l’intérêt du premier ministre de négocier au mieux avec les pays européens afin de gagner des accords en faveur du Royaume-Uni et donc d’attirer le maximum de voix vers une prise de position favorable à un référendum.

 

 

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