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Candidature d’Emmanuel Macron : en quoi sa réélection serait une première dans la Vème république ?

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En forte hausse dans les sondages depuis deux semaines, le président Emmanuel Macron a annoncé sa candidature pour la Présidentielle 2022.

« Je suis candidat« . Emmanuel Macron aura attendu la dernière minute pour l’annoncer. En plein contexte de guerre en Ukraine et à quelques heures du dépôt final des parrainages, le chef d’Etat a officialisé jeudi soir sa candidature aux futures élections présidentielles. Dans une « lettre aux Français », il appelle la population à de nouveau lui faire « confiance pour un nouveau mandat de Président de la République« .

« Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière. Je suis candidat pour défendre nos valeurs que les dérèglements du monde menacent. Je suis candidat pour continuer de préparer l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants« , pointe-t-il. Une annonce qui se fait dans un contexte particulier pour le locataire de l’Elysée. Du côté des sondages, ce dernier gagne davantage en intentions de vote ces derniers temps. S’il était déjà en tête au départ, ces deux dernières semaines lui ont permis de grimper de 5 points, atteignant ainsi les 29% au premier tour selon un nouveau sondage BVA pour RTL et Orange.

Mais en quoi sa réélection serait-elle une grande première sous la Vème République ? On vous explique.

L’échec de ses prédécesseurs

Depuis la Constitution de la Vème République en 1958, ce ne sont pas de moins de six présidents français qui ont exprimé leur souhait de renouveler leur mandat. Si certains d’entre eux ont réussi, d’autres ont échoué malgré leur volonté de « bien faire ».

  • Charles de Gaulle (1965)

Nous sommes en 1965. 31 jours avant le jour J, Charles de Gaulle se déclare candidat pour la première élection au suffrage universel direct. Ayant déjà été élu auparavant par un collège électoral (et non par le peuple), l’ancien général en fait l’annonce à la télévision lors d’un discours officiel : « Aujourd’hui, je crois devoir me tenir prêt à poursuivre ma tâche, mesurant en connaissance de cause de quel effort il s’agit, mais convaincu qu’actuellement, c’est le mieux pour servir la France.« .

Arrivé au second tour, il remporte l’élection au coude à coude avec François Mitterrand. Il démissionnera finalement en avril 1969, après le rejet par référendum d’une révision de la Constitution. Beaucoup considèrent que ce dernier n’a réalisé, en réalité, qu’un seul mandat étant donné que sa première élection résulte du suffrage universel indirect.

  • Valéry Giscard d’Estaing (1981)

Lors de la Présidentielle de 1981, quatre principaux candidats se font face : François Mitterrand, Jacques Chirac, Georges Marchais et le président sortant Valéry Giscard d’Estaing. Ce dernier promet qu’il « continuera sa tâche jusqu’au bout, comme c’est son devoir« . Malheureusement, l’ex-ministre des Finances n’arrive pas à faire le poids face au socialiste François Mitterrand, plus déterminé que jamais.

  • Nicolas Sarkozy (2012)

« Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle« . C’est par cette simple phrase prononcée au JT de TF1 en 2012 que Nicolas Sarkozy entend briguer un second mandat. Le candidat UMP n’arrivera toutefois pas à convaincre le peuple à le réélire. Il s’incline au second tour avec 48,46% des voix contre 51,64% pour François Hollande.

Des conditions différentes pour François Mitterrand et Jacques Chirac

Seulement deux présidents sortants de la Vème République ont réussi à renouveler leur exploit. Il s’agit de François Mitterrand et Jacques Chirac. À la différence d’Emmanuel Macron, ces derniers ont été réélus dans des conditions particulières, au sein d’un contexte de cohabitation.

La première cohabitation a eu lieu en 1986. Alors que Mitterrand, appartenant à la gauche, est président de la République depuis 5 ans, la droite remporte les élections législatives. On assiste alors de manière inédite à une cohabitation entre un chef de l’Etat et une majorité parlementaire totalement opposés politiquement. Néanmoins, il s’avère que l’entente entre les deux a été plutôt réussie malgré quelques moments de tensions. Jacques Chirac (RPR, principal parti de l’opposition) fut nommé Premier Ministre et cette période durera pendant deux ans. Soit juste avant la date de réélection de Mitterrand.

L’ancien président Jacques Chirac est également passé par cette étape. En 1997, à la suite d’une dissolution surprise de l’Assemblée, il subit la victoire de la gauche aux législatives. Commence alors une nouvelle période de cohabitation avec Lionel Jospin (PS) en tant que Premier Ministre. Jacques Chirac avouera à plusieurs reprises avoir fait preuve de difficultés en dénonçant le « manque de volonté d’agir » du gouvernement « en matière de sécurité« . Il réussira à s’en sortir lors de sa réélection à la Présidentielle de 2002.

En conclusion, si Emmanuel Macron parvient à se faire réélire, il s’agira de l’unique fois où un président sortant est réélu pour un second mandat, en dehors d’une période de cohabitation.

À lire aussi : Laurent Baffie, bientôt député à l’Assemblée Nationale ?

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