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CANNES 2013 : Tautou ouvre à tâtons les festivités

Rite de passage obligatoire du festival de la Côte d’Azur, la cérémonie d’ouverture a donné le ton pour cette saison. La palme sera pluvieuse, enfantine, tournée vers le passé, ou ne sera pas.

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DicaprioL’éternel retour, cette sensation à la fois rassurante et ennuyeuse, nous envahit avant les premières images de la cérémonie. Avalanche de photographes sur frimousses connues, balais endimanchés et regards complices le long d’une carpette pourpre. Le rituel annuel de l’ouverture de Cannes est fin prêt, et avant même de nous éveiller avec sa sélection, il nous endort légèrement.

Soudain, une figure se détache de la masse applaudissante, une Audrey Tautou, coupe à la garçonne et robe blanche légère. Incarnation du paradoxe Cannois, entre le glamour scintillant et l’innocence candide de celle qui a déjà remis la palme en 2012. Ce glamour presque clinquant a été mis sous le signe du superflus assumé : Gatsby le Magnifique y est projeté en tant qu’ouverture du festival. Leonardo Dicaprio et Amitabh Bachchahn prononcent eux-mêmes les fatidiques mots d’ouverture.

Pour sa 66ème édition, le festival porte un regard plus qu’envieux sur son passé, sans crise financière mais avec scandales palmés. Le président du jury, Steven Spielberg, a reçu une standing ovation avant même d’avoir prononcé quelques mots en français. Remercié par une foule alors qu’il n’a pas encore commencé son marathon des vingt films à voir en dix jours.

CannesLe marché du film de cette année n’a pourtant rien d’une situation de crise : plus de 4400 films y seront présentés, soit autant qu’en 2012 et plus que les 4000 de 2010. Tandis qu’Audrey Tautou nous raconte sa rencontre avec E.T. du haut de ses cinq ans, plusieurs discours se mélangent avec le sien : Mélanie Laurent qui avouait préférer se faufiler au dernier rang de cette salle plutôt que de réviser son bac, Cécile de France qui transformait l’équipe technique en super-héros.

Non, cette année, ce qui compte, c’est le souvenir. Souvenir de La Couleur Pourpre chanté sur scène, souvenir d’un festival qui se fait vieux, souvenir d’un couple mythique, et surtout souvenir d’une expérience. Comme l’a dit Jaco Van Dormael dans Dreamers (documentaire réalisé par Noëlle Mesny Deschamps), «Les films n’existent pas sur les écrans, seulement dans la mémoire des gens.» Une énorme palme blanche surplombe la scène, rappel fantomatique d’une époque rêvée, pour un temps retrouvée. En attendant la «tachycardie collective» du 26 Mai, les sourires se figent. Les pronostics sont déjà conventionnels, à moins que… L’éternel retour.

Crédits photos : captures d’écran, cérémonie d’ouverture du festival de Cannes, Canal +.

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