Wes Anderson, Nanni Moretti, Todd Haynes, Kore-eda, Ken Loach, que des habitués de la Croisette, qui sera récompensé de la précieuse palme d’or ?
A une semaine du festival, des films commencent d’ores et déjà à séduire le jury, présidé par Ruben Ostlund, dernier gagnant de la palme d’or. Le public pourra découvrir le palmarès le 27 mai diffusé sur France 2, ou encore des plateformes comme Brut, Youtube ou France TV. Voici une sélection non exhaustive des films susceptibles de gagner la compétition cette année.
The Zone of Interest de Jonathan Glazer
Ce film a déjà marqué les esprits tant par son sujet que par sa forme aussi innovante que déroutante. En effet, ce film adapté du livre de Martin Amis, qui nous a brutalement quitté vendredi 19 mai, explore le quotidien d’une famille de SS vivant aux portes de la mort : une famille qui vit à un mur seulement du camp d’Auschwitz. C’est la mise en scène de ce long métrage glaçant qui a été remarquée : l’utilisation du hors-champs, des bruits, des cris, des plans filmés en infrarouge qui plonge le spectateur dans les coulisses d’une mort industrielle et sempiternelle. Un film mis en scène par le réalisateur de Under the skin, en bonne voie pour séduire le président Ruben Ostlund, adepte des films forts et audacieux.
Les filles d’olfa de Kaouther Ben Hania
Celui qui remplit à priori tout le cahier des charges, pour obtenir la précieuse palme d’or, est sans doute Les filles d’Olfa de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania. La cinéaste a mis 6 ans pour réaliser ce film, entre fiction et documentaire, relatant une affaire tragique et très médiatisée en Tunisie. Il s’agit de l’embrigadement des jeunes femmes au sein du radicalisme islamique. Un sujet brûlant d’actualité, qui explore les méandres de la condition féminine en Tunisie. Un film qui offre de grands moments d’émotions, notamment à travers la douleur des mères, qui voient leurs filles croyant trouver leur liberté dans l’embrigadement islamique. Le film a de quoi impressionner le public et le jury. Film probable pour la palme.
Anatomie d’une Chute de Justine Triet
Un film qui s’inscrit également dans un registre sombre. Il a fait parlé de lui sur la croisette, il s’agit d’une radiographie glaçante d’un crime au sein d’un couple. Le film fait directement écho à Autopsie d’un meurtre (1959) de Otto Preminger. C’est la troisième venue de la réalisatrice Justine Triet sur la croisette, cette fois-ci, le scénario est le fruit d’une collaboration avec Arthur Harari, qui a écrit également Le Procès Goldman de Cédric Kahn (à la Quinzaine des cinéastes cette année). Ce scénario très bien écrit, progressif, qui passe au crible ce couple devant la justice, a de quoi retenir l’attention du public. Extrêmement bien orchestré suivit d’un dénouement libérateur, ce long métrage de Justine Triet pourrait avoir ses chances pour la palme.
The Old Oak de Ken Loach
Debbie Honeywood, Ebla Mari et Dave Turner à l’affiche du film. après « Sorry We Missed You » en 2019, le maitre du cinéma social britannique présente un nouveau film humaniste, abordant la problématique des réfugiés syriens dans le nord est du Royaume-Uni. Dans cette ville marquée par le chômage, le film explore les relations interculturelles entre la population et les habitués de ce vieux pub appelé « The Old Oak ». Le film offre un regard nuancé et humaniste sur ces rapports, digne d’un grand Ken Loach. Si le réalisateur gagne la palme d’or, ce sera la troisième de sa carrière, un exploit !
Asteroid City de Wes Anderson
Nouveau film du très excentrique Wes Anderson. Il transporte le public dans une aventure solaire, au cœur de la petite ville fictive d’Asteroid City. C’est dans le milieu des années 50 qu’on retrouve quelques uns de ses acteurs favoris, comme Jason Schwartzman ou Adrien Brody. Scarlett Johansson, Margot robbie, Edward Norton complètent le casting, que des noms qui font vibrer. Alors, le film sera t-il meilleur que The French Dispatch ? Probablement, en attendant le style dandy stylisé de Wes Anderson ne plaira peut-être pas au président Ruben Ostlund, partisan d’un cinéma plus mordant et subversif. Who knows ?