Matignon l’avait annoncé dans la journée : Edouard Philippe est venu répondre lundi soir aux questions de Gilles Bouleau sur le plateau du JT de TF1. Le Premier ministre s’est encore une fois montré très dur envers les « casseurs ».
« Ils n’auront pas le dernier mot ! ». Pour sa première prise de parole, Edouard Philippe a tout de suite souhaité être clair et ferme. Alors que des heurts et des débordements ont de nouveau été déplorés en marge de l’Acte VIII des manifestations des Gilets Jaunes, de nouvelles mesures fortes vont être prises en prévision des rassemblements du week-end prochain.
1,6 policier par manifestant
_80.000 forces de l’ordre devraient être mobilisées samedi. Un chiffre qui a amusé sur Twitter Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France. Le calcul est simple : 80.000 divisé par 50.000 (c’est-à-dire le nombre de Gilets Jaunes prévus pour samedi) = 1,6 !
_Une loi nouvelle sera adoptée d’ici le début du mois de février, dans le but de sanctionner les personnes qui participeront à des manifestations non-déclarées. Edouard Philippe vise directement les « casseurs », souvent cagoulés, qui causent de nombreux dommages impunément. Avec cette loi, le Premier ministre souhaite que les simples contraventions deviennent des délits. La création de fichiers (à la manière de ceux créer pour contrer le hooliganisme en France), recensant notamment le nom de « casseurs », est aussi prévue. Une mesure qui se veut trop autoritaire aux yeux de beaucoup d’opposants politiques comme Jean-Luc Mélenchon (Les Insoumis) et Florian Philippot (Les Patriotes), critiquant tous deux sur les réseaux sociaux ce « fichage supplémentaire ».
Edouard Philippe a également profité de son intervention au journal télévisé pour faire le point sur les sanctions d’ores et déjà appliquées depuis les violentes manifestations du 1er décembre. Jusqu’à présent, on compte environ 5600 gardes à vue et plus de mille condamnations. Le Premier ministre a utilisé des exemples concrets comme l’identification et l’interpellation de treize « casseurs » de l’Arc de Triomphe, conduisant à la détention provisoire de deux d’entre eux.
Reste à savoir si ces mesures aboutiront à des résultats concluants pour le gouvernement. Et ce, malgré le mécontentement inchangé de nombreux Gilets Jaunes et opposants de la classe politique.