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C’est quoi cette « affaire du violeur de Tinder » ?

Aujourd’hui à Paris s’ouvre le procès du « violeur de Tinder », un homme de 38 ans, accusé par 13 femmes de viol et d’agression sexuelle par quatre autres.

Salim Berrada, renommé par les médias le « violeur de Tinder », est accusé d’avoir violé 13 femmes et agresser sexuellement quatre autres. Son procès s’ouvre ce lundi 18 mars et dure jusqu’à la fin du mois. L’accusé va comparaître devant cinq magistrats professionnels pour les faits qu’il est accusé d’avoir commis entre 2015 et 2016.

Des shootings photos qui tournaient au cauchemar

Entre 2015 et 2016, Salim Berrada a endossé le rôle d’un photographe à la recherche de modèle pour assouvir ses désirs sexuels. L’homme de 38 ans contactait d’abord ses victimes sur les réseaux sociaux, et notamment via un site de rencontre dédié au mannequinat.

Le processus était simple mais vicieux. Il disait à ces femmes qu’elles étaient « uniques » et les invitaient chez lui pour un shooting photo. Il leur offrait ensuite un verre d’alcool. Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force. Le piège commençait à se refermer. Les enquêteurs soupçonnent une « soumission chimique », des traces de drogue ou d’antihistaminiques ont été retrouvées chez plusieurs d’entre elles. Les plaignantes décrivent ensuite un brusque changement de comportement, et des rapports sexuels imposés malgré leur refus.

Une première plainte en 2015

Selon franceinfo, la première plainte dans ce dossier a été déposée en avril 2015 par une étudiante américaine, alors en échange universitaire en France. Elle dit avoir rencontré Salim Berrada sur un réseau social qui met en contact des photographes et des modèles. Tous deux dialoguent d’abord via Facebook, puis il lui donne rendez-vous pour un shooting photo. Après avoir bu deux ou trois verres de vin, elle est prise de vertiges. Le « violeur de Tinder » change alors de comportement et devient plus agressif, témoigne la jeune femme. Sans se souvenir comment, elle se retrouve « complètement nue sur le canapé ». 

La jeune femme est alors abusée sexuellement, parvient avec difficulté à s’échapper et dépose plainte un peu plus de trois mois après les faits. Elle se rend dans une unité médico-judiciaire qui l’examine. L’analyse toxicologique montre par ailleurs qu’elle a pu être soumise chimiquement par des antihistaminiques, aux effets sédatifs décuplés par la consommation d’alcool.

Une enquête est ouverte

Trois autres victimes déposent plainte durant l’année 2016. Salim Berrada se retrouve alors en garde à vue en octobre 2016. Suite à cela, une information judiciaire est ouverte directement. L’accusé conteste les faits pour lesquels on l’accuse.

Face à la juge d’instruction, il parle d’actes sexuels consentis et nie avoir introduit une quelconque substance médicamenteuse dans les verres des plaignantes. Il assure que ses victimes se retournent contre lui car elles regrettent, d’avoir cédé à ses avances. Au cours de l’instruction, le « violeur de Tinder » déclare « qu’en deux ou trois ans, il a rencontré entre 200 et 300 filles, peut-être même plus, et qu’il n’y avait que quatre filles qui réagissaient de cette façon ». II affirme également « avoir besoin de sexe tous les deux jours, et de changer de partenaires tout le temps ».

Placé en détention provisoire en 2016, Salim Berrada reste deux ans et demi en prison. Il sort finalement mais reste sous contrôle judiciaire, en 2019, avec interdiction d’exercer le métier de photographe. Cependant, il récidive. Plusieurs plaignantes signalent à la justice son « activité importante » sur les applications de rencontre. Il refait l’objet d’une mise en examen pour viols et agressions sexuelles. Cette enquête est toujours en cours. Il est retourné en prison en juillet dernier.

Une jeune femme porte plainte pour viol aggravé en juin 2023. Sur la base de ce nouveau témoignage et de plusieurs autres, le parquet de Paris ouvre de nouvelles investigations pour des faits susceptibles d’être commis entre 2021 et 2023, ainsi qu’en 2013. Une nouvelle information judiciaire s’ouvre le 13 juillet, précise le parquet de Paris à franceinfo. En garde à vue, Salim Berrada est mis en examen pour « viols avec administration d’une substance à la victime, à son insu, pour altérer son discernement ou le contrôle de ses actes » et de nouveau placé en détention provisoire. Ces faits, dont l’instruction suit son cours, ne seront pas jugés lors du procès qui s’ouvre lundi.

À lire aussi : C’est quoi le #minuteetudiante sur les réseaux sociaux ?

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