Immeuble partagé, la série qui prend la relève de la série Vestiaires sur France 2 et qui a cartonné durant 13 saisons, démarre le 1er septembre.
Vestiaires a été pendant 13 saisons le carton de France Télévisions et a fait énormément pour la représentation des personnes en situation de handicap à la télévision. Tout en se disant que l’inclusion parfaite serait de mêler les personnes en situation de handicap avec les valides. C’est le sens de Immeuble partagé, le nouveau programme court de France 2 créé par Adda Abdelli et Fabrice Chanut, qui démarre en quotidienne le 1er septembre, avant de s’installer dans la case de Vestiaires le samedi à 21h.
« Aller plus loin vers l’inclusion » ?
Un moment d’échange autour d’un verre ou d’un repas, dans le jardin ou dans la salle commune, tout en gardant chacun son indépendance avec son appartement. C’est le concept d’un immeuble partagé, un immeuble partagé par Mehdi, William, Myriam, Charlotte, Ondine, Jean-Marc, Maurice et tous les autres : se croiser, chacun avec ses différences, jeunes et seniors, valides et porteurs de handicap. Savoir qu’il y a près de nous une oreille qui peut être attentive, une aide possible, un espace où l’on peut se retrouver pour se confier, débattre, ou prendre de la distance. Contrer, par le vivre ensemble, la solitude et l’individualisme.
Avec Adda Abdelli (Mehdi), Andréa Ferréol (Myriam), Théo Curin (William), Camille Aguilar (Charlotte), Philippe Sivy (Maurice), Krystoff Fluder (Jean-Marc), Méril Loquette (Samuel), Amandine Billoux (Ondine), Léon Plazol (Benoit), Agathe Pauli (Éléa), Nanou Harry (Sandra)
Parfait « résumé » de la série ou tract promotionnel pour vanter les mérites de cet immeuble ? Difficile à dire mais il constitue une parfaite entrée en matière à la fois de ce qu’est la série … comme ce qu’elle n’est pas. Créée par l’équipe de Vestiaires, cette nouvelle série va beaucoup plus loin que ce que le résumé dit, y compris dans l’humour. Immeuble partagé est tout sauf une simple comédie. Même si elle reprend les codes du programme court, elle se permet tout ce qu’on voit trop peu ailleurs.
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A raison on a souvent rappelé l’impact qu’a eu Vestiaires sur la représentation du handicap à la télévision, mais on l’a trop souvent « limité » à ça alors que la série est bien plus que ça. Avec son format très court, la série a aussi beaucoup fait pour l’humour en général, à une époque où il est de bon ton de faire attention à tout pour éviter le bad buzz.
Vestiaires a ouvert une porte et Immeuble partagé la maintient grande ouverte.
On aime ?
De la même manière que Vestiaires a dépoussiéré la comédie à la télévision (en tout cas sur les grandes chaînes), Immeuble partagé lui emboîte le pas avec une sincérité qui fait plaisir. C’est que l’on appelle de l’humour intelligent et moderne qui prouve qu’à une époque où tout le monde est tétanisé à l’idée d’être épinglé par les réseaux sociaux en mode « on ne peut pas dire ça« , on peut faire rire sur tous les sujets, y compris les sujets « sensibles » sans jamais être méchants. La série ne ménage personne, pas plus les personnages en situation de handicap que les personnages valides en repoussant toujours plus loin ce qu’on peut dire, montrer et faire. Elle repousse aussi les codes de la shortcom par son humour irrévérencieusement délicieux.
Côté casting, c’est un festival et comme dans Vestiaires, pas une fausse note. On notera un vrai coup de cœur pour l’excellente Camille Aguilar (Zone Blanche) qui à l’humour en elle. Mais on adore aussi le génial Krystoff Fluder qui a un sens du tempo dans l’humour qui fait mouche à chaque fois et que l’on prend vraiment à retrouver. Il sait comment placer les mots pour viser juste et ça fait un bien fou. Mais plus largement, la série réussit malgré des épisodes très courts à soigner la caractérisation de ses personnages au point qu’ils soient parfaitement identifiables dès le début, mais surtout qu’on oublie totalement qu’ils soient ou non en situation de handicap.
Reste le point négatif de la série mais dont elle n’est pas maîtresse : la programmation ! Heureusement qu’il y a cette première semaine en quotidienne pour bien identifier « qui est qui » sinon avec un épisode par semaine et avec une unité de lieu plus étendu qu’un vestiaire, il serait bien difficile de se familiariser avec tel ou tel personnages.
