« Touche pas à mes vers de terre ! », cette ligue peut prêter à rire et pourtant, elle est très sérieuse. Comme pour les pollinisateurs, Christophe Gatineau, agronome, souhaite que les vers de terre puissent bénéficier d’un statut juridique.
L’objectif est simple : inscrire les vers de terre dans la loi afin de les protéger notamment des pesticides et autres produits chimiques. Christophe Gatineau, agronome, tire la sonnette d’alarme en affirmant que les vers de terres seraient en danger. Ils sont pourtant essentiels dans la chaîne alimentaire. A l’image des abeilles qui ont un statut juridique, il souhaite mettre un terme à « l’inexistence juridique » de cet animal.
140 millions de tonnes de nourriture
Plusieurs études le prouvent, les vers de terre sont essentiels à nos vies. Comme l’indique une étude de l’Inrae (Institut national de la recherche agronomique) publiée en 2020 : « par la fonction qu’ils assurent, les vers de terre sont un élément essentiel des écosystèmes terrestres ». Une autre étude parue en 2023 dans la revue Nature Communications démontre que si les vers de terre venaient à disparaître, l’écosystème s’effondrerait. Pour cause, cet animal contribue à lui tout seul à plus de 6% du rendement céréalier dans le monde et à plus de 2% des légumineuses produites à travers la planète. Ce qui équivaut à 140 millions de tonnes de nourriture.
Hélas, les pesticides et les produits chimiques utilisés par les agriculteurs font diminuer de manière significative les populations de vers de terre. Néanmoins et d’après Christophe Gatineau, ce n’est pas la seule raison qui explique ce phénomène : « Bien sûr, il y a également les pesticides et certains itinéraires agricoles, mais la première cause de mortalité, c’est la faim.« , déclare-t-il à TF1 Info. Une cause à effet qui survient dû à l’appauvrissement des sols généré par l’Homme.
Les verres de terre et les inondations
Christophe Gatineau, l’assure sur France Bleu Limousin que les vers de terre permettent aussi d’éviter les inondations ou encore les ruissellements. Grâce aux galeries qu’ils forment sous la terre, l’eau aurait tendance à mieux s’infiltrer : « Par rapport au réchauffement climatique, par rapport à l’état des sols. C’est par les galeries qu’il peut creuser et ça permet à l’eau et à l’air de s’infiltrer. L’air est essentiel pour la croissance des plantes, et l’eau bien évidemment. », déclare-t-il à France Bleu Limousin.
Christophe Gatineau dénonce le fait que « la loi exige que les fabricants testent leurs produits sur les pollinisateurs, sur les milieux aquatiques, mais pas sur les vers de terre. ». Pourtant, l’avenir des sols agricoles est en danger. De ce fait, il faudrait donc pouvoir faire évaluer la toxicité des pesticides.