En février dernier, l’Assemblée nationale a voté une loi qui vise à interdire les PFAS, ces substances chimiques persistantes qualifiées par les écologistes de « polluants éternels ».
Jusque-là, tout semble clair. Mais derrière les apparences d’une révolution législatives inédite, cette loi a déclenché un débat politique et médiatique, entre amalgame, fake news, conséquences industrielles et économique majeures, Laurent Lesage &François de Rugy ont fait la lumière sur les coulisses de la loi avec leur dernière enquête « Une manipulation derrière la loi anti-PFAS ? ».
VL Media a rencontré le duo dans le cadre de la projection de leur enquête au cinéma Le Balzac ou près de 200 chefs d’entreprises, politiques et journalistes étaient présents. Ce petit film est édifiant et vous pouvez également retrouver l’intégralité de l’émission ici :
PFAS : entre faits scientifiques et amalgame idéologique
Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), sont des composés chimiques utilisés dans des objets de tous les jours : emballages alimentaires, vêtements imperméables, cosmétiques, poêles antiadhésives, etc. Leur principal atout industriel — leur grande résistance à l’eau, à la chaleur, à la graisse.
Certains PFAS sont nocifs pour la santé et doivent évidemment être interdis ; mais attention une grande partie des PFAS ne présentent aucune toxicité. Et c’est là que le débat public a commencé à dérailler : en simplifiant à l’extrême, en mélangeant tous les PFAS (il y en a près de 15 000), le sujet scientifique est devenu un symbole idéologique, et la nuance a disparu.
Une manipulation derrière la loi ? L’enquête de François de Rugy et Laurent Lesage
C’est précisément la question que pose le documentaire « Une manipulation derrière la loi anti-PFAS ? », réalisé par François de Rugy (ancien ministre de la Transition écologique) et le journaliste Laurent Lesage. Ensemble, ils ont lancé un média indépendant baptisé « Et si l’économie sauvait l’écologie ? », qui sort des clivages stériles et pose un regard neuf sur les enjeux environnementaux.
Leur idée : enquêter sur cette loi emblématique et mieux comprendre ce qu’il s’est passé. Pour réinterroger la façon dont on construit le débat public, entre sur simplification, peur entretenue, et instrumentalisation politique.
Le documentaire pointe aussi un autre enjeu : la manière dont l’écologie est parfois utilisée comme outil politique, sans réelle volonté d’efficacité, juste pour créer un coup médiatique. Et c’est là toute la démarche de leur média : rappeler que la transition écologique ne peut pas se construire sur des slogans ou des oppositions artificielles, mais sur du concret, du débat, de la recherche et de la cohérence.
Et si l’économie sauvait l’écologie ? Un média pour réconcilier deux monde
Le nom du média n’est pas choisi au hasard. Trop souvent, on oppose écologie et économie comme si elles étaient incompatibles. Or, pour de Rugy et Lesage, les entreprises, les startups, les innovations peuvent être des leviers puissants pour accélérer la transition écologique. Encore faut-il changer de paradigme : arrêter de penser en termes de blocages, et commencer à raisonner en solutions concrètes et applicables réalistes.
C’est ce que leur média cherche à proposer : des enquêtes sérieuses, des formats longs, loin du buzz ou du clash, pour nourrir une écologie de progrès, qui ne sacrifie ni la vérité scientifique ni l’intelligence collective.
Pourquoi ça nous concerne directement ?
Cette affaire, c’est bien plus qu’un débat technique sur des produits chimiques. C’est un révélateur de notre époque : celle d’un rapport brouillé à l’information, où tout se mélange, où les messages simples gagnent sur la complexité, où les émotions prennent souvent le dessus sur les faits.
Pour les jeunes générations, souvent exposées en priorité aux contenus courts, viraux, parfois déformés, l’enjeu est de taille. Il ne s’agit pas seulement de « s’informer », mais de rester lucide dans un monde saturé de messages contradictoires.
La loi sur les PFAS mérite un débat sérieux, pas des fausses vérités ou une enquête à charge (Complément d’enquête sur France 2) ou un enchaînement de fausses alertes. Elle nous rappelle qu’il n’y aura pas de transition écologique, sans économie et les entreprises, ni sans transition culturelle dans notre façon de débattre, de comprendre, de décider.