Israël a mené des frappes contre le Hezbollah au Liban en représailles d’un tir de roquette qui a causé la mort de 12 Israéliens, samedi 27 juillet, sur le plateau du Golan. Si le mouvement islamiste libanais nie en être l’auteur, Israël a promis dimanche de « frapper l’ennemi avec force ».
Pour Israël, le Hezbollah a «franchi toutes les lignes rouges» après l’attaque meurtrière sur le Golan annexé. Le village Majdel Shams, au sud du plateau du Golan, pleure le décès de 12 victimes, pour la plupart des enfants âgé de 10 à 16 ans, victimes d’un raid sur son stade de football, annexé par Israël. Après une série de frappes sur le territoire libanais la nuit précédente en réponse à cette frappe imputée au Hezbollah libanais, Israël a promis dimanche de « frapper l’ennemi avec force ». Le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahou a affirmé que le mouvement paiera « le prix fort ». C’est l’attaque la plus meurtrière contre les civils israéliens depuis le 7 octobre 2023. Et le plateau de Golan n’est pas témoin pour la première fois de conflits.
Un territoire au centre des tensions
Le plateau du Golan, conquis par Israël aux dépens de la Syrie en 1967, est une zone stratégique. Aussi bien sur le plan militaire, qu’économique. Régulièrement, le territoire est donc la cible de tensions.
Bordé par le Liban au nord, la Syrie à l’est, Israël à l’ouest et la Jordanie au sud, le plateau du Golan surplombe la vallée du Jourdain et la Galilée israélienne, à l’ouest, et le plateau de Damas, à l’est. Le territoire est l’objet de tensions régulières entre la Syrie et Israël.
Le plateau du Golan a changé de statut à partir du 1967. Lorsque la Syrie accède à l’indépendance en 1946, le Golan se situait en territoire syrien. Mais Israël en revendique aujourd’hui la souveraineté après la conquête du Golan en 1967. Durant cette guerre, dite des Six-Jours, Israël s’était emparé du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Le plateau du Golan a été à nouveau témoin de violents combats lors du la guerre du Kippour en Israël en 1973. Cependant, les délimitations de territoires n’ont presque pas bougé. Israël est la Syrie sont ainsi séparés par une zone démilitarisée surveillée par les Nations unies depuis 1974.
Lors de ces guerres, près de 150 000 personnes, soit la majorité des habitants syriens du Golan ont fui. Près de 20 000 colons israéliens s’y sont installés. Ils cohabitent avec 18 000 Druzes, une minorité arabe religieuse, qui rejettent la nationalité israélienne.
Dans les années 1990, la Syrie réclame à Israël la restitution totale du plateau du Golan jusqu’aux rives du lac de Tibériade. De là, s’en est suivi des tensions inouïes. Le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011 a donné lieu à des combats entre rebelles et régime syrien. Le 14 mai, l’anniversaire de la création d’Israël, l’armée israélienne ouvre le feu contre des réfugiés palestiniens et des syriens qui tentaient de franchir la ligne de cessez-le-feu. Trente personne ont perdu la vie, et ce n’était que le début. Les tirs de mortier en provenance de la Syrie sont devenu fréquents sur le plateau. Israël riposte à chaque fois.
Aujourd’hui, le plateau du Golan devient le centre des tensions entre le Hezbollah libanais et Israël. À la mi-mars 2019, Israël a accusé le Hezbollah d’établir secrètement dans le Golan syrien, un réseau militaire commandé par une figure du mouvement chiite libanais. Les tensions ont été ravivées de plus belles après l’attaque de ce samedi 27 juillet. La mort de 12 israélien a provoqué la colère de Netanyahou. Le Premier ministre d’Israël promet de lourdes représailles.
Quel est le statut international du plateau du Golan ?
Un territoire avec une telle position stratégique et des ressources en eau n’a pas manqué de faire réagir à l’international.
En décembre 1981, Israël a annexé les deux tiers de ce territoire. L’ONU a condamné cette annexion, la qualifiant de « nulle et non avenue ». Les Etat-Unis, quant à eux, sont devenu le premier Etat à reconnaître l’annexion israélienne du Golan, via un décret pris par Donald Trump en 2019. À l’époque, l’ex-président des Etats-Unis avait déclaré « Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le Golan, qui a une importance stratégique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale ». Le monde a les yeux rivés sur la situation actuelle au Golan, craignant alors un embrasement régional lié à la guerre en cours à Gaza entre Israël et le Hamas.