Cela fait le buzz depuis quelques semaines sur la plateforme TikTok. La minute étudiante est la nouvelle tendance du réseaux social, mais elle est loin d’être divertissante.
De plus en plus d’étudiants publient chaque jours une vidéo d’une minute sur le réseau social TikTok. Bien que cela soit une nouvelle tendance, ces vidéos n’ont pas pour but de divertir puisqu’il ne s’y passe généralement rien. En utilisant le hashtag #minuteetudiante, les étudiants espèrent attirer l’attention des utilisateurs.
Une tendance solidaire
«Cette vidéo dure une minute, regardez jusqu’à la fin svp, je suis étudiante il me reste 0,30 centime, aidez-moi», «Je suis une étudiante qui n’a plus de bourse depuis cette année, qui est à découvert de -40 euros, qui essaie de travailler en dehors des études pour compenser avec un rythme infernal», «Ce TikTok dure une minute parce que je n’ai plus d’argent, plus grand-chose dans le frigo et plus d’essence»…peut-on lire sur les TikTok postés avec le hashtag #minuteetudiante.
Des jeunes, en situation de précarité utilisent TikTok pour partager leur difficultés financières et appellent à la solidarité des internautes. Des dizaines de vidéos sont publiées chaque jours. Mais cette « trend » tire une fois de plus la sonnette d’alarme.
Une minute et un cri d’alarme
Cette minute de vidéo est essentielle, pourquoi ? Pour recevoir une rémunération. Cependant, TikTok ne donne pas de l’argent aussi facilement. Pour être rémunéré, il faut avoir au moins 10.000 abonnés. Mais aussi un minimum de 100.000 vues sur les 30 derniers jours.
Ces dernières semaines, la minute étudiante est en top tendance. Cette « trend » alerte à nouveau sur la précarité étudiante. Un mouvement de solidarité est donc né avec des commentaires et des «likes» pour faire monter chaque vidéo d’étudiant en top des tendances. En déroulant les commentaires, certains partagent des mots de soutien, d’autres posent des questions aléatoires pour permettre aux étudiants de gagner en visibilité grâce à l’algorithme. «Quelle est votre couleur préférée ?», « Avez-vous passé une bonne journée ?», sont des commentaires parmi tant d’autres.
Les revenus générés grâce à cette tendance ne sont pas énormes, mais aident certains étudiants à boucler les fins de mois et se nourrir. Avec un budget mensuel de seulement 450 euros pour 25% des étudiants, la précarité est devenue un problème de plus en plus flagrant. Ils sont de plus en plus à se rendre aux distributions alimentaires, par manque de moyens financiers. Ces initiatives, souvent portées par des associations caritatives comme Linkee, qui se présente comme la « première association d’aide alimentaire aux étudiants », témoignent d’une augmentation exponentielle de leur action. « Il y a de plus en plus d’étudiants qui viennent à nos distributions […] Là où il y avait 300 étudiants, il y en a 600 aujourd’hui », s’inquiète Julien Meimon, président de Linkee. La crise sanitaire et l’inflation ont plongé les étudiants dans un sacrifice auquel ils doivent faire face tous les jours.