Vieux de 50 ans, le mouvement écoféministe a fait de nouveau parler de lui lors de la primaire du parti Europe Écologie Les Verts (EELV) puisque Sandrine Rousseau, candidate du parti lors du second tour face à Yannick Jadot, s’est revendiquée elle-même écoféministe.
Ces dernières années, les différents mouvements pour l’égalité des sexes se sont accentués, notamment par la libération de la parole de nombreuses femmes lors de l’affaire Weinstein ou du hashtag MeToo. Un pas en avant dans la lutte pour cette cause importante, qui côtoie (bien qu’elle existe depuis plus longtemps), en ce 21e siècle, les mouvements écologistes alors que la planète envoie de plus en plus de signaux témoignant de sa souffrance. Depuis 1974, le mouvement écoféministe, nommé ainsi par François d’Eaubonne, écrivaine féministe, cherche à faire avancer la société en alliant ces deux luttes qui partagent les mêmes problèmes. Toutefois, l’écoféminisme n’englobe pas seulement écologie et féminisme puisque d’autres luttes sont concernées.
En effet, ce courant de pensée n’est pas un simple regroupement de femmes qui cherchent à faire avancer l’écologie. En réalité l’écoféminisme démontre que les femmes ainsi que l’environnement subissent les mêmes systèmes d’oppression de la part de la société. Au micro de France Inter, Sandrine Rousseau définissait ce mouvement comme le fait de « dénoncer ce qui est au coeur de notre système économique et social qui est la prédation. On est dans une forme de prédation, on prend, on utilise, on jette […] le corps des femmes […] la nature […] les corps des plus précaires ».
Car oui, l’écoféminisme s’intéresse également aux autres luttes sociétales, c’est à dire celles liées au racisme, aux inégalités sociales, aux différences entre les pays Nord/Sud mais également aux minorités de genre pour ne prendre que ces exemples. Cette envie de s’unir dans une même lutte est due au fait que ces groupes subissent un même système qu’il faut changer, et selon de nombreuses écoféministes, cela passe par la lutte contre le capitalisme et le patriarcat. De nombreuses alternatives sont donc présentées par les militantes et militants de ce mouvement, car cette lutte ne doit pas se faire uniquement par les femmes, chaque membre de la société, qu’importe le genre ou l’origine sociale, doit intervenir pour faire changer les choses.