On pensait ce mot cantonné aux heures sombres de l’Histoire. Suite aux événements récents survenus au Proche-Orient, on voit réapparaître certains négationnistes en France.
Ce terme apparaît pour la première fois en 1987, inventé par l’historien Henry Rousso. C’est une position idéologique consistant à nier l’existence des camps d’extermination nazis, de nier l’existence même de la Shoah, malgré les preuves scientifiques et historiques. Le négationnisme peut aussi désigner un déni concernant certains autres génocides ou crimes contre l’humanité. Répandue après la Seconde Guerre mondiale, cette idéologie consiste à prétendre, qu’il n’y a pas eu la moindre volonté d’exterminer les Juifs. Les négationnistes peuvent aussi prétendre que les chambres à gaz n’ont jamais existé. Remettre en cause la Shoah, c’est remettre en doute la mort de 6 millions de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Des mises à mort infligé par l’Allemagne nazie et ses alliés.
Comme expliqué précédemment, le négationnisme ne se limite pas seulement à de l’antisémitisme. Cette idéologie peut aussi remettre en cause certains crimes de guerre. De nombreux autres génocides ont été minimisés par des négationnistes. Parmi eux, le génocide arménien perpétré par le gouvernement Turcs pendant la Première Guerre mondiale.
Néanmoins, des similarités se retrouvent dans leurs négations respectives. Ils emploient des méthodes très discutables pour tenter de se convaincre de la véracité de leur propos. Dans l’Histoire, lorsqu’un détail est flou et qu’il n’est pas clair par manque de « preuves » alors tout est remis en cause et donc le passage historique est forcément faux. D’une autre manière, l’absence de preuves historiques permet aux négationnistes d’affirmer que si les preuves manquent, c’est que l’histoire n’est pas vraie.
Une autre idéologie apparaît quasiment au même moment, il s’agit du révisionnisme. C’est encore une fois et pour la plupart du temps des propos antisémites qui veulent reconsidérer des récits historiques. L’objectif étant de remettre en cause un fait ou une théorie. En France, les premiers révisionnistes apparaissent en 1880, dans la même période que les négationnistes.
En 1990, Jean-Marie Lepen avait tenu des propos révisionnistes. D’après ses propos, l’homme politique ne nie pas l’existence des chambres à gaz, mais préfère dire qu’elles sont un « point de détail de l’histoire de la deuxième guerre mondiale ». Des propos chocs sur l’Holocauste, qui avait créé un désaccord avec sa fille, Marine Lepen. L’ancien président du Front national avait été condamné par la Cour de cassation à une amende de 30.000 euros pour contestation de crime contre l’humanité.
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Le négationnisme considéré comme un délit
Depuis 1990, la loi française punit ceux qui contestent « l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité ». La loi Gayssot a pour but de punir toutes déclarations visant à nier certains génocides ou crimes de guerre. L’article 24 bis permet d’infliger un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende à ceux qui ont ou auront contesté l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité.
Dernièrement, un professeur de français du collège-lycée Gabriel-Fauré, dans le 13e arrondissement de Paris avait été accusé par trois de ses collègues de négationnisme. Il aurait remis en cause la taille des fours dans les camps de concentration et la possibilité d’y faire entrer des corps : »Il y a des études scientifiques qui ont montré qu’on ne pouvait pas brûler des corps dans les fours parce qu’ils étaient trop petits« . Le ministère de l’éducation avait par la suite, saisit la justice.
Finalement, la cour administrative d’appel de Paris a de nouveau donné raison au professeur, qui, en août 2019 avait été obligé par la justice d’être exclu de ses fonctions pendant deux ans pour avoir tenu des « propos négationnistes » sur la Shoah selon ses trois collègues.