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C’est quoi le « plan de paix » pour Gaza de Donald Trump ?

Donald Trump a présenté au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, son « plan de paix » pour Gaza. Un projet censé mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza. Présenté comme une feuille de route en vingt points, ce plan a obtenu l’accord d’Israël. Reste désormais à savoir si le Hamas acceptera de s’y plier.

Trump demande un cessez-le-feu immédiat et des libérations

Le « plan de paix » de Donald Trump prévoit d’abord l’arrêt immédiat des hostilités. Les forces israéliennes se retireraient progressivement du territoire, tandis que le Hamas devrait rendre les armes. Le plan mise aussi sur un échange de prisonniers. Les autorités libéreraient tous les otages dans les 72 heures, en échange de la remise en liberté de plusieurs centaines de détenus palestiniens, dont des prisonniers à perpétuité. Cette libération inclurait à la fois les otages vivants et les corps des personnes tuées lors des affrontements. Au total, environ 1 950 prisonniers palestiniens pourraient être concernés, dans ce qui constituerait l’un des plus vastes échanges de prisonniers depuis les accords d’Oslo.

Une aide humanitaire sous haute surveillance

La communauté internationale garantirait une aide humanitaire massive pour accompagner ce cessez-le-feu. Des convois médicaux, alimentaires et logistiques, encadrés par des ONG pourraient entrer librement dans la bande de Gaza dès les premières heures de l’accord. Le texte prévoit la mise en place de couloirs humanitaires sécurisés, contrôlés par des forces neutres, afin de garantir la fluidité et la distribution équitable de l’aide. L’objectif affiché est de répondre à l’urgence humanitaire, tout en assurant que l’aide ne soit ni détournée ni exploitée à des fins militaires. Cependant, plusieurs ONG internationales ont déjà exprimé leur scepticisme sur la faisabilité de cette logistique dans un environnement encore instable.

Un retrait israélien conditionnel et encadré

Côté israélien, le retrait des troupes serait progressif et conditionné à plusieurs critères stricts. Parmi eux figurent le désarmement effectif du Hamas. Mais aussi la stabilité sécuritaire sur le terrain. Le texte demande également le déploiement d’une force de surveillance indépendante mandatée par la communauté internationale. Israël conserverait, dans un premier temps, un contrôle partiel sur certains axes stratégiques. Il pourrait s’agir des points d’entrée de l’aide et des zones frontalières. Les autorités mettraient en place un mécanisme de vérification pour s’assurer que les conditions sécuritaires sont remplies, sinon l’armée israélienne reprendrait ses opérations

Donald Trump en superviseur

Donald Trump veut installer un « Comité de la paix » qu’il présiderait lui-même. Le président américain serait épaulé par des figures internationales, dont l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Ce comité aurait pour mission de superviser l’ensemble de la transition politique et sécuritaire à Gaza. Il encadrerait un conseil palestinien technocratique, composé de responsables civils non affiliés au Hamas. Ce conseil sera chargé d’administrer le territoire au quotidien. Il resterait en place jusqu’à l’éventuelle réintégration de l’Autorité palestinienne, qui ne pourrait revenir qu’à la condition de réformes internes jugées « substantielles » sur les plans institutionnel, sécuritaire et démocratique.

Le Hamas écarté du pouvoir

Le plan exclut explicitement le Hamas de toute forme de gouvernance à Gaza. Ses membres seraient invités à déposer les armes dans un délai fixé, avec à la clé une amnistie pour ceux qui accepteraient de se soumettre au nouveau cadre. Ceux qui refuseraient cette option pourraient quitter le territoire via des couloirs sécurisés. Ils auront l’assurance de ne pas être poursuivis dans le pays d’accueil. En parallèle, le plan insiste sur la destruction complète de l’infrastructure militaire du Hamas. Les tunnels souterrains, dépôts d’armes, centres de commandement et ateliers de fabrication de roquettes devraient être localisés, démantelés, puis surveillés par une mission d’observateurs internationaux.

Une force internationale de stabilisation

Pour garantir la mise en œuvre du plan, Donald Trump prévoit de collaborer avec plusieurs États de la région, notamment l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Qatar, en vue de déployer une force de sécurité conjointe. Cette coalition aurait pour mission d’assurer l’ordre public. Mais aussi d’appuyer la reconstruction d’une police palestinienne formée selon des standards internationaux, et d’empêcher la reconstitution de milices armées. Ce dispositif vise à éviter un vide sécuritaire, comme celui observé après le désengagement israélien de 2005, qui avait rapidement été comblé par le Hamas.

Trump souhaite transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient »

Le plan de Donald Trump inclut une phase de reconstruction importante de la bande de Gaza. Ce plan est présentée comme une opportunité de transformation économique et sociale du territoire. Trump a publiquement évoqué l’idée de faire de Gaza une « Riviera du Moyen-Orient ». Pour cela, il veut miser sur des investissements massifs dans les infrastructures, l’urbanisme et le développement économique. Bien que les détails restent flous, le plan prévoit la mobilisation d’experts internationaux pour concevoir un projet de reconstruction durable, centré sur la remise en état des logements, des hôpitaux, des écoles et des réseaux d’eau et d’électricité.

Cependant, plusieurs aspects de cette reconstruction suscitent des inquiétudes, notamment sur le sort des populations déplacées. Certaines versions du plan évoquent la création de zones de relogement ou le transfert de civils vers des pays tiers. Mais cette perspective est rejetée par de nombreux acteurs, dont les Nations unies et les pays voisins comme l’Égypte. Par ailleurs, si le plan mentionne à long terme une possible autodétermination palestinienne, voire un État palestinien, cela reste conditionné à une période prolongée de stabilité, de réformes internes et de garanties sécuritaires, sans calendrier précis ni engagement ferme.

À lire aussi : 5 dates majeures dans l’histoire des relations Israël – Gaza

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