Sorti en salles ce mercredi 20 août, Les Orphelins, réalisé par Olivier Schneider, signe une ambitieuse incursion dans le cinéma d’action français. Porté par un trio charismatique, Alban Lenoir, Dali Benssalah et Sonia Faïdi, le film mêle habilement drame, humour et action. Une réussite solide pour un genre encore trop rare dans l’Hexagone.
Quand le passé ressurgit
Le coeur du film repose sur l’histoire de Gab et Driss, deux anciens orphelins qui se sont perdus de vue. L’un, Gab (Alban Lenoir), est flic à l’IGPN, l’autre Driss (Dali Benssalah), évolue dans l’ombre comme fixeur pour des « particuliers ». Le destin les réunit lorsqu’une amie d’enfance meurt des suites d’un accident de voiture dont l’auteur s’est enfuit. Sa fille, Leïla (Sonia Faïdi), 17 ans, vole l’arme de Gab et décide de se faire justice elle-même.
Ce point de départ classique prend rapidement de la hauteur grâce à un scénario bien construit, qui prend le temps d’installer ses personnages et leurs problématiques. Le début s’apparente davantage à un drame intimiste qu’à un film d’action à l’état pur. La relation complexe entre les deux hommes, rivalité et fraternité, mais aussi leur lien affectif avec Leïla, apporte une épaisseur émotionnelle bienvenue. Le film évite habilement l’écueil du cliché, refusant de faire de la jeune femme une simple spectatrice des événements tragiques qui lui tombent dessus. Bien au contraire : Leïla est active, forte, et très combattive.
Du réalisme à chaque action
C’est sur le terrain de l’action que Les Orphelins impressionne. Et ce n’est pas un hasard. Le réalisateur Olivier Schneider est une pointure du genre. Ancien coordinateur de cascades notamment sur « Fast & Furious 6« , il apporte à ce film une expertise technique rare en France. C’est désormais chose faite.
Chaque personnage combat à sa manière et notamment Leïla, qui impressionne, à la fois les deux hommes et ses adversaires, dès qu’elle a une canne entre les mains.
Les scènes d’action sont rythmées, et surprennent par leur réalisme. Aucun excès en termes d’effets spéciaux. Alban Lenoir a réalisé l’ensemble de ses cascades physiques, y compris les séquences de conduite. Dali Benssalah, quant à lui, s’illustre également dans plusieurs affrontements au corps-à-corps.
Un film d’action ambitieux et français
Sans jamais se prendre pour un pur produit hollywoodien, Les Orphelins réussit un pari rare dans le cinéma français. À savoir, proposer un film d’action crédible, humain, et divertissant. C’est un long-métrage solide, porté par des acteurs investis et une réalisation créative. Le travail sur les cascades, l’attention portée à la dynamique entre les protagonistes, et une touche d’humour bien dosée font de ce film une proposition intéressante à découvrir en salles.
On ressort de la séance avec la sensation d’avoir vu un film d’action aussi bien mené qu’émotionnellement sincère. Leur attachement profond à Leïla et le doute sur la paternité qui plane tout au long du récit, donne une certaine profondeur presque inattendue pour ce type de scénario.
C’est une belle réussite, autant sur le plan narratif que visuel, portée par une volonté de faire les choses biens et de les faire à la française.