
La mode venue de Corée du Sud des zones « no kids » suscite une réelle inquiétude de la haute-commissaire à l’enfance, Sarah El Haïry.
L’émergence des zones « no kids » fait débat
À l’occasion de la présentation du rapport « Comment va la vie des enfants à l’ère numérique ? » à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) mi-mai à Paris, Sarah El Haïry s’est dit effrayée par la croissance d’espace « no kids » en France.
Ce rapport fait le constat du développement des zones sans enfant. Cette pratique est jugée discriminante envers les enfants pour certains.
La haute-commissaire à l’enfance a donc organisé une réunion le mardi 27 mai dernier. Certains représentants du secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration se sont donc réunis avec la volonté pour Sarah El Haïry de ne pas « laisser s’installer » cette pratique en France.
Ce concept d’espace « no kids » est à mettre en lien avec les offres « adults only ». Selon le syndicat Entreprises du voyage, les offres commerciales « adults only » représentent environ 3% de l’offre globale en France.
L’origine de ces zones
Le phénomène des zones « no kids » est particulièrement développé en Corée du Sud. Des restaurants, des bars ou des cafés affichent la mention, jugée discriminatoire par certains, « no kids ».
Les internautes sud-coréens ont même réalisé une carte interactive recensant les 600 lieux interdits aux mineurs. La pratique des zones « no kids » ne se limite pas aux espaces privés mais aussi à des lieux publics.
En Corée du Sud, certains musées ou bibliothèques sont inaccessibles aux enfants. Cette tendance suscite d’intenses débats dans ce pays. Le gouvernement coréen est radicalement contre.
Ces zones « no kids » ne favorisent pas la fécondité du pays. Le taux de fécondité est très bas en Corée du Sud (O,70 enfant par femme en moyenne contre 1,62 en France). Le ministre de la Santé et des Affaires familiales coréen a lancé début 2024 un programme de lutte contre ces zones sans enfant.
Les réactions de la classe politique
La classe politique a décidé de se saisir du sujet pour ne pas voir ces zones sans enfant fleurir en France. La position du gouvernement est claire : « il faut arrêter d’exclure les enfants » pour Sarah El Haïry.
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a d’ailleurs déposé une proposition de loi visant à interdire ces établissements.
De son côté, la députée Marie-Pierre Rixain a estimé qu’il n’était pas légal d’exclure une personne en raison de son âge, considérant cela comme une forme de discrimination. Selon elle, les espaces « no kids » sont contraires à la législation en vigueur.