Un Noël pour le loup, le conte tendre de Thierry Dedieu, retrouve une surprenante actualité : les similitudes entre son album et la nouvelle publicité de Noël d’Intermarché.
Alors que la publicité de Noël d’Intermarché fait pleurer le web et frise le milliard de vues à l’international, une polémique inattendue s’invite sous le sapin. L’auteur jeunesse Thierry Dedieu affirme que ce court-métrage ressemble très fortement… à son propre conte, Un Noël pour le loup, publié en 2017. Entre féerie de Noël et accusations de plagiat, le débat s’enflamme.
Un conte tendre et singulier : l’histoire de Un Noël pour le loup
« Un Noël pour le loup » est un album jeunesse de Thierry Dedieu, paru en 2017 aux éditions Seuil Jeunesse. Il raconte l’histoire d’un loup solitaire, mal aimé parce qu’il a toujours dévoré les animaux de la forêt, qui décide de se racheter à l’approche de Noël. Pour prouver sa bonne volonté. Il organise un grand banquet sans viande, invite ses anciens voisins et soigne chaque détail, des plats végétariens aux cadeaux, dans l’espoir de partager enfin un vrai Noël avec eux.
Le récit, illustré avec finesse, revisite ainsi la figure du grand méchant loup dans une fable chaleureuse sur la rédemption, la générosité et la difficulté d’être accepté quand on porte une mauvaise réputation.
La publicité de Noël Intermarché : une fable moderne qui fait fondre les internautes
Depuis le début décembre 2025, Intermarché diffuse une publicité de fête qui a rapidement dépassé son rôle commercial pour devenir un véritable phénomène culturel. Un court-métrage d’animation d’environ deux minutes met en scène un loup “mal-aimé” qui, pour s’intégrer auprès des habitants de la forêt, décide de changer son régime alimentaire et de cuisiner des plats de fruits et légumes. Une métaphore visuelle forte autour du “bien manger”.
Le film, réalisé par le studio français Illogic Studios pour l’agence Romance, a conquis les spectateurs par son esthétique et sa douceur. Mêlant prises de vue réelles et animation. Il s’inscrit dans une tradition de pubs émotionnelles pour Noël, mais avec une tonalité contemporaine et responsable.
Controverse : Thierry Dedieu reconnaît Un Noël pour le loup dans la pub
Ce tableau bucolique cache toutefois une ombre. Thierry Dedieu lui-même affirme que la publicité ressemble « exactement » à son propre conte. L’auteur indique avoir été d’abord séduit par le film… avant de noter des similitudes troublantes entre les deux récits. Le loup isolé, les animaux méfiants qui observent de loin, la préparation d’un festin de Noël végétarien et la grande table au milieu de la forêt seraient autant de parallèles évidents.
Dedieu a exprimé son malaise auprès de plusieurs médias, allant jusqu’à apposer un bandeau rouge sur son album avec la mention « Le livre qui a “inspiré” la pub ? ». Il n’exclut pas d’engager des démarches juridiques. Une posture rare qui attise un débat déjà très suivi dans les milieux culturels.
Défense de l’agence : archétypes ou plagiat ?
De son côté, l’agence Romance et les producteurs de la publicité nient toute accusation de plagiat. Ils évoquent des “archétypes de Noël universels”. Ces motifs narratifs profondément ancrés dans l’imaginaire festif et présents dans de nombreux récits depuis des décennies. Ils estiment que si la publicité s’inspire de codes culturels connus, elle ne s’appuie pas sur une œuvre précise.
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Pour les défenseurs de la pub, la présence d’un loup végétarien cherchant rédemption n’a rien d’unique : c’est une relecture moderne des contes traditionnels, déjà explorée dans divers univers narratifs. Reste que la ressemblance visuelle et scénaristique observée par l’auteur pose question.
Un Noël viral… et polémique
Quelle que soit la vérité derrière l’inspiration archétype ou source littéraire directe, la publicité Intermarché a marqué les esprits. Outre le buzz médiatique mondial, elle a généré une “loup mania” dans les réseaux sociaux. Avec des produits dérivés (peluches attendues en 2026), des détournements et des débats passionnés autour des réseaux sociaux.
Mais pour certains, l’émotion profonde qu’elle suscite ne peut être détachée de la question de l’originalité. Mais aussi du respect des œuvres préexistantes. Question d’autant plus sensible dans un contexte où la culture populaire se repense à l’ère de la viralité.