Dessin animé culte de la génération Récré A2, Lady Oscar fête ses 40 ans d’existence au Japon (en France, on la découvrira dès 1986). Retour sur une Histoire culte.
C’est quoi Lady Oscar ? L’histoire se déroule quelques années avant la Révolution Française. Parce qu’il en a assez de n’avoir eu que des filles, un noble décide que son nouvel enfant, de nouveau une petite fille, s’appellera Oscar, sera élevée comme un garçon et deviendra capitaine de la garde royale en charge de la protection de la jeune Marie-Antoinette. Mais les complots de cours et le tourbillon de la Révolution française qui s’annonce auront-ils raison du jeune officier ?
Lady Oscar est une adaptation du manga La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda qui a commencé a être diffusé au Japon en octobre 1979.
La série démarre par la naissance d’Oscar, dévoile sa relation très forte avec son ami André pour se terminer tragiquement au moment de la prise de la Bastille après quelques 40 épisodes intenses, épiques. Si le titre du manga renvoie à Marie-Antoinette, le dessin animé (comme l’adaptation un an plus tôt par Jaques Demy – baptisée Lady Oscar) se centre sur le personnage d’Oscar François de Jarjayes à qui l’excellente Nadine Delanoé va prêter sa voix (quant au générique, il est interprété génialement par Marie Dauphin sur des paroles de Paul Persavon alias … Antoine Decaunes). Découpée en arches qui reprennent des grands événements de l’Histoire (comme l’affaire de l’armoire de fer – la série n’est pas pour autant une série historique mais une grande romance sur fond historique), Lady Oscar se présente non seulement comme une série passionnante à suivre, servie par des personnages forts, mais elle abordait aussi des thématiques d’une modernité folle pour les années 70- 80, notamment quand on pense que le programme était suivi par beaucoup d’enfants. Si le personnage d’Oscar rappelle le fameux Chevalier d’Eon, la série interroge sur l’identité sexuelle et le genre de son héroïne, obligée de se comporter comme un homme mais tiraillée par des sentiments naissants, et ne sachant pas comment gérer tout ce qui lui arrive. Si le traitement est léger, il a le mérite d’exister à une époque où, comme ce fut le cas pour les séries américaines, on pensait que les dessins animés japonais étaient le mal absolu. Mais à l’image de Lady Oscar, le public découvrait des séries aux histoires complexes, aux personnages forts et à l’identification forte.
40 ans après, Lady Oscar mérite d’être revue tant la qualité non seulement de l’histoire mais aussi de la version française ont marqué toute une génération. Accepter les invraisemblances historiques, et plongez dans cette version japonaise de notre Histoire, sublimement racontée par Jean Topart, également la voix de la narration de Rémi sans famille.