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C’était quoi la “Terreur » instaurée sous la Révolution Française en 1793 ?

Période de violences inouïes, la « Terreur » fut établie sous la Révolution Française. Ce chapitre de l’Histoire de France fut marqué par une traque nationale d’espions et de conspirateurs contre-révolutionnaires. Une période durant laquelle la France fut plongée dans la peur et la paranoïa.

Les origines de la « Terreur »

La « Terreur » née d’une pulsion d’auto-préservation révolutionnaire sous la Révolution Française. La peur et la paranoïa s’installe parmi les français qui voyaient des ennemis partout. Déjà présente dès le début de la Révolution Française en 1789, la « Terreur » était tapie dans l’ombre. C’est le 22 juillet 1789 qu’elle éclata au grand jour lorsque la crainte d’un complot aristocratique visant à affamer le peuple rend fou le peuple parisien. Le ministre royal Joseph Foulon et son gendre furent assassiner pour une foule parisienne. Des rumeurs de tractations contre-révolutionnaires par des aristocrates viennent alimenter la peur des paysans qui, paniqués, pillent les châteaux de leurs seigneurs. Tandis que la France entre en guerre contre la majeure partie de l’Europe, la Révolution se divise et l’hystérie prend le dessus.

Pourquoi ? La dépréciation rapide de l’assignat (un billet de banque émis par la France pendant la Révolution pour stimuler l’économie française en tant que moyen rapide de rembourser la dette nationale) et la pénurie continue de pain à prix abordable. Les français citoyens de classes inférieures étaient affamés et démunis. S’ajoutant à l’équation, des journalistes et des politiciens insistent sur le fait que la pauvreté et la faim étaient la faute d’agents contre-révolutionnaires ou de conspirateurs étrangers. Au sommet de la hiérarchie de la Terreur se trouvait le Comité de salut public. Créé en avril 1793, il avait pour but de superviser diverses fonctions gouvernementales.

La première « Terreur »

Elle eu lieu du 10 août au 20 septembre 1972. Ce premier épisode intervient après la chute des Tuileries et la formation d’un Conseil exécutif provisoire de six membres. Ll’Assemblée législative est contrainte de s’incliner devant la Commune insurrectionnelle de Paris, inspirée par Robespierre (homme politique français). La Législatives prend des mesures drastiques sous la pression de la Commune, la plus importante des communes insurrectionnelles de France en 1870-1871. Suspension du roi, autorisation donnée aux municipalités d’opérer des visites domiciliaires et de procéder aux arrestations, création d’un tribunal extraordinaire, bannissement des prêtres réfractaires, suppression des ordres enseignants et hospitaliers se mettent en place. À Paris, c’est environ 3 000 suspects qui sont emprisonnés. Le Manifeste de Brunswick, qui menaçait la destruction complète de Paris par une armée prussienne, prouve que la liberté du peuple était en grand danger. 

L’inquiétude grandit et mena alors aux massacres de Septembre 1792. Les foules parisiennes massacrèrent près d’un millier de « contre-révolutionnaires » et de prêtres. À l’été 1793, des guerres civiles brutales comme la guerre de Vendée éclatèrent. Les révoltes fédéralistes, ainsi que le 13 juillet l’assassinat de Marat, un médecin, par Charlotte Corday, liée au milieu des girondins, viennent renforcer l’idée que la République était attaquée de l’intérieur. Tout le monde se soupçonnait, tout le monde pouvait être l’ennemi. Cette première Terreur prend fin avec la victoire de Valmy, une bataille menée pour l’armée française contre la monarchie des Bourbons.

Portrait de Maximilien Robespierre

La seconde « Terreur »

Opérée du 5 septembre 1793 au 28 juillet 1794, elle est marquée par la chute des Girondins, sous la domination des Montagnards. Deux groupes politiques, les Girondins étaient des patriotes opposés aux Montagnards, un groupe politique de révolutionnaires radicaux de gauche. La valeur de l’assignat continuait de chuter. Cette instabilité provoqua une grève générale parmi les sans-culottes, et les classes ouvrières révolutionnaires de Paris. Le journaliste « ultra-radical » Jacques-René Hébert réussit à les convaincre de marcher sur la Convention le 5 septembre. Ils réclament une augmentation des salaires, du pain à un prix abordable et la création d’une armée révolutionnaire pour les protéger et protéger leurs nouvelles libertés.

Bertrand Barère, collègue de Robespierre du Comité de salut public, s’assura d’avoir les sans-culottes de son côté. Pour se faire, il explique que les récentes pénuries alimentaires étaient l’œuvre d’espions et de conspirateurs étrangers, que le Comité s’efforçait de démasquer. Il promit de livrer au peuple le sang des ennemis en nommant Marie-Antoinette et Jacques-Pierre Brissot. Le 17 septembre 1793, la loi des suspects est promulguée. Les suspects sont traqués et les condamnations se multiplient, de nombreux Girondins sont exécutés. Cette loi permet l’arrestation de 300 000 à un demi-million de citoyens dans tout le pays. 16 594 de ces suspects sont guillotinés à l’issue d’un procès, tandis qu’environ 10 000 moururent en prison. Des milliers d’autres sont tués dans divers massacres organisés dans toute la France.

D’octobre 1793 à mai 1794, le Comité du salut public commença a traqué les nobles de l’ancien régime, les chefs militaires accusés de « défaitisme » ou de lâcheté et les anciens chefs qui avaient tenté sans succès de prendre le contrôle de la Révolution. La tête de Marie-Antoinette tomba le 16 octobre 1793, suivi de celle du comte de Custine et plus tard de la dramaturge féministe Olympe de Gouges.

La « Grande Terreur »

Apogée de la « Terreur », la « Grande Terreur » s’établie en juin 1794, avec la loi du 22 prairial. Proposée par Georges Couthon, cette loi intervient alors que les prisons parisiennes sont pleines. Pour accélérer le processus judiciaire, ce membre du Comité du salut public propose avec cette loi de supprimer la phase d’instruction d’un procès; Cela signifie que les citoyens pouvaient désormais être traduits en justice sur simple dénonciation, sans aucune preuve. Du 10 juin au 27 juillet, environ 1 400 affaires sont portées devant le Tribunal révolutionnaire de Paris et finissent par une exécution.

Au sommet de son pouvoir, Robespierre continuait de justifier la Terreur en annonçant qu’il possédait des listes d’ennemis de la France, dont beaucoup étaient membres de la Convention. Il refusa de révéler les noms des traîtres. La Convention n’était pas d’accord et se retourne alors contre lui en le nommant hors-la-loi. Il fut arrêté dans la nuit du 27 juillet. Le lendemain, il n’échappe pas à la guillotine et 21 de ses partisans, dont Saint-Just, Couthon, François Hanriot et son frère Augustin passent également entre les mains du bourreau. La mort de Robespierre met fin à la Terreur et entraîne le déclin de l’influence des Jacobins. On estime que le nombre total de morts pendant les dix mois du règne de la Terreur se situe entre 30 000 et 50 000.

Dessin de guillotines

À lire aussi : 5 éléments pour comprendre … les années terribles de la Révolution française (1792-1795)

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