Christiane Taubira a annoncé sa démission ce mercredi 27 janvier. C’est Jean-Jacques Urvoas qui la remplace place Vendôme.
La droite en rêvait, elle l’a fait. Christiane Taubira a remis sa démission ce mercredi 27 janvier, au jour où commence le débat sur la révision constitutionnelle relative à l’état d’urgence et à la déchéance de nationalité devant la Commission des lois.
C’est le président de cette même Commission, Jean-Jacques Urvoas qui a été nommé par l’Elysée pour la remplacer. C’est donc lui qui « portera, aux côtés du Premier ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale », indique l’Élysée.
Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. ChT
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 27 Janvier 2016
Fière. La Justice a gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s’y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue. ChT
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 27 Janvier 2016
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Une ministre opposée à la déchéance de nationalité
« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » clamait l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement dans une de ses célèbres diatribes. Mais Christiane Taubira, consciente du rang de symbole qu’elle tenait au sein d’un gouvernement aux orientations pour le moins critiquées, ne semblait pas devoir souscrire à cette règle :
« Oui, je pense que la déchéance de nationalité n’est pas souhaitable pour des Français bi-nationaux parce que l’efficacité, je l’ai dit avant tout le monde (…) et le Premier ministre en a convenu sans difficulté, est absolument dérisoire » déclarait-elle sur I-Télé début janvier.
L’ex-garde des sceaux ne faisait donc pas mystère de son opposition à l’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux. Cette liberté de ton lui avait fait assurer au 22 décembre sur une radio algérienne que cette mesure proposée par François Hollande devant le Congrès à Versailles ne figurerait pas dans le
projet de réforme constitutionnelle. Information aussitôt démentie par le Premier ministre Manuel Valls, qui n’avait pas supporté cet affront à la solidarité gouvernementale. Christiane Taubira n’avait pas hésité à réitérer son opposition à la réforme.
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Christiane Taubira, un symbole
Ainsi Christiane Taubira se dit « fière » de son parcours, saluée dans un communiqué de l’Elysée qui exprime « sa reconnaissance pour son action« , au premier rang de laquelle on trouve évidemment l’adoption du Mariage pour tous, qui avait fait d’elle un personnage phare du gouvernement, attisant la haine chez certains, suscitant une forme d’adoration chez d’autres.
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A gauche, on déplore le départ de cette ministre, dernier marqueur de la gauche et on craint que la nomination place Vendôme de M. Urvoas, proche de Manuel Valls, ne fasse qu’accentuer le tournant sécuritaire que semble prendre le gouvernement.
D’autres esprits, plus optimistes, la voit déjà candidate d’une primaire à gauche que beaucoup espèrent et réclament.
.@ChTaubira démissionne. Ouf! Une candidate pour @notreprimaire?
— Yannick Jadot (@yjadot) January 27, 2016