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CINEMA : « Les Brasiers de la colère », du sang et des larmes

Chronique d’une bourgade du fin fond de l’Amérique, desservie par un casting de stars et des paysages magnifiques sur fond de dépression post-Irak. Beaucoup de sang, de larmes et de chasse. Il manque à ces brasiers un peu de calme.

exe_160_LesBrasiers2laColere_CroNum02BATok.inddLors d’une séance d’un cinéma drive-in, Harlan deGroat, ivre, se met à battre sa femme avant de partir sans elle, avant la fin de la séance. A Braddock (Pensylvanie), Russell Baze mène une vie tranquille de sidérurgiste. Son frère Rodney Jr. a choisi de rejoindre l’armée. Leur père, Rodney, est alité, usé par des années de travail à l’usine. Un soir, Russell a un accident de voiture : il tue une femme et son enfant.

Après avoir abordé le milieu de la folk avec Crazy Heart, Scott Cooper reste dans l’univers de l’Amérique profonde, mais avec cette fois-ci un message clair sur la crise économique et ses conséquences directes : dans la petite ville de Braddock, la vie est organisée autour de l’usine et son horizon industriel délabré. Les quelques rares rebelles, comme Rodney Jr (Casey Affleck), sont envoyés à l’armée.

Le monde de Scott Cooper reprend tous les codes de l’American way of life pour mieux les détourner : la chasse de gibier se transforme peu à peu en chasse à l’homme, la structure du couple est totalement détruite (la jeune femme annonce en pleurs à son ex-amant qu’elle est enceinte de son nouveau conjoint), les actions de la police sont inefficaces face aux cartels des dealers. L’habitude de voir du sang sur nos écrans est également poussée à son paroxysme : les plans de bagarre et de mise à mort sont exploités jusqu’à la fatigue extrême des corps et de nos yeux.

furnace1Et pourtant, parmi toutes ces piques contre le made in USA, tous les visages sont familiers : Christian Bale, Casey Affleck, Willem Dafoe, Forest Whitaker, Woody Harrelson… En jouant sur nos attentes, Cooper parvient parfois à faire émerger un équilibre entre ce qui peut s’apparenter à un pamphlet social et une vive critique de sa propre société. Cependant, le message sur la prison est assez ambigu : ce séjour était-il bénéfique pour Russell ? Est-il assimilable à des missions en Irak ? Ne serait-ce, après tout, qu’une horrible catharsis à laquelle nous assistons ? On ressort un peu déboussolé par cet opus étrange, aux paysages magnifiques signés Masanobu Takayanagi (directeur photo d’Happiness Therapy, entre autres).

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Crédits photos : Metropolitan Export

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