Depuis déjà quelques mois, les intermittents du spectacle cherchent à se faire entendre sur leurs conditions de travail qui se dégradent, mais rien ne semble bouger. Leur exaspération croît et les actions coups de poings s’intensifient.
Les grèves ont tout d’abord touché Montpellier, où le Printemps des comédiens se retrouve amputé d’au moins quatre spectacles.
Toulouse a rapidement suivit le mouvement. Le festival Rio Loco, un des plus grands évènements culturels de l’année, est notamment perturbé. Mardi dernier, la moitié des spectacles prévus ont été annulés. Et cela ne s’arrête pas là puisque mercredi, huit théâtre toulousains se mettront en grève.
Les festivals d’Aix-en-Provence, d’Avignon et les Francofolies de la Rochelle sont aussi menacés.
La raison
La raison principale est l’accord signé le 22 mars dernier.
D’une part, il conserve le dispositif de 2003 qui avait déjà mécontenté les artistes, en ne prenant pas en compte toutes les heures travaillées.
De l’autre, l’accord durcit certains points comme le cumul entre le salaire et les indemnités chômage qui sera plafonné, ou encore les cotisations sociales des intermittents qui seront augmentées.
La mesure qui fait le plus réagir reste celle qui concerne le différé, c’est-à-dire le délai de carence entre la perception des derniers revenus et le versement des allocations-chômage. Celui-ci touchera la moitié des allocataires, qui verront leur droit au chômage retardé. Avant, seules 9% des personnes étaient concernées par ce délai.
La nomination du médiateur Jean-Patrick Gille, qui a pris position en faveur de l’accord de mars, n’arrange rien. Les intermittents considèrent cela comme une trahison.
La convention, contestée par les artistes, doit être examinée le 18 juin par le Conseil national de l’emploi, avant une signature par le ministre du Travail François Rebsamen. Le temps étant compté, un préavis de grève nationale a été mis en place pour tout le mois de juin.