Le 14 janvier 1986, le chanteur français Daniel Balavoine disparaît tragiquement lors d’un crash d’hélicoptère au Mali, alors qu’il participait au rallye Rallye Paris-Alger-Dakar dans le cadre d’une mission humanitaire. Retour sur sa carrière, les circonstances de l’accident, et les questions, parfois controversées, qui planent encore autour de sa mort.
Une carrière flamboyante, trop courte
Avant sa disparition, Daniel Balavoine s’était imposé comme l’une des voix les plus fortes et engagées de la chanson française. Issu d’un parcours assez humble, il sort son premier enregistrement solo en 1975, et son album Le Chanteur de 1978, qui contient le tube éponyme rencontre un grand succès, qui propulse Balavoine au rang de star.
Durant les années 1980, il enchaîne les succès : Mon fils, ma bataille, L’Aziza, Sauver l’amour, Tous les cris les SOS… Autant de titres qui mêlent mélodie accrocheuse, émotion et engagement social ou humanitaire, ce qui le distingue de beaucoup d’artistes de son époque.
Au-delà de la musique, Balavoine s’engage personnellement. Il multiplie les prises de position et s’intéresse à des causes humanitaires. En 1986, il accepte de s’impliquer dans une action de solidarité en Afrique, profitant de la logistique du rallye Paris-Dakar pour aider à installer des puits d’eau dans des villages sahéliens.
L’accident : cette nuit du 14 janvier 1986
C’est dans la soirée du 14 janvier 1986, alors qu’il se trouve au Mali, que Daniel Balavoine trouve la mort. Il était à bord d’un hélicoptère de type Eurocopter AS350 Écureuil aux côtés de l’organisateur du rallye, Thierry Sabine, d’une journaliste, de l’ingénieur radio et du pilote. L’appareil s’est écrasé dans le désert, à environ huit kilomètres au sud-est de Gourma-Rharous, après avoir heurté une dune.
Selon le bilan officiel, les conditions météorologiques, nuit tombée, vent de sable, visibilité réduite ont gravement compromis le vol. L’hélicoptère, dont le vol de nuit n’était pas adapté, s’est d’abord posé en urgence puis a redécollé. Quelques minutes plus tard, le crash est survenu, entraînant la mort des cinq personnes à bord.
Daniel Balavoine avait 33 ans. Sa mort soudaine provoque une onde de choc en France et dans le monde de la musique. Il laisse derrière lui un fils, Jérémie et une compagne, enceinte.
Les spéculations autour de la mort de Balavoine
Malgré un rapport officiel attribuant l’accident aux mauvaises conditions de vol, l’événement a suscité au fil des années de nombreuses spéculations et doutes. Plusieurs éléments, témoignages, analyses, rumeurs ont alimenté des théories parfois controversées. Certaines voix évoquent l’idée d’un dysfonctionnement mécanique, voire d’un sabotage ou d’un acte intentionnel.
En 2015, un ouvrage intitulé Daniel Balavoine, meurtre déguisé ? tente de rouvrir le dossier, évoquant des « zones d’ombre ». Des témoignages contradictoires, des éléments matériels controversés comme des traces d’explosif sur une partie de l’hélicoptère, et l’absence d’un rapport d’accident rendu public.
Une rumeur persistante, relayée dans certains ouvrages et forums de passionnés, évoque par exemple l’idée que François Mitterrand aurait eu intérêt à “faire taire” Balavoine, en raison de son franc-parler et de son engagement humanitaire. Cette théorie provient principalement de l’image très médiatisée d’un Balavoine s’opposant vivement au candidat socialiste durant la présidentielle de 1980. Cependant, aucune source officielle, aucune enquête journalistique crédible et aucun élément matériel ne soutiennent cette idée.