Economie

Comment faire évoluer son entité après la crise sanitaire ?

Il est de notoriété publique que la pandémie de Covid-19 ainsi que ses deux confinements ont eu un impact très marqué sur les entreprises françaises. Celles évoluant dans les secteurs qui en ont le plus souffert (la crise a effectivement touché de manière différenciée les secteurs économiques) ont vu leurs activités et donc leur chiffre d’affaires chuter brusquement. Dans tous les cas, la situation demeure jusqu’à aujourd’hui particulièrement complexe partout dans le monde, d’autant que les agents économiques sont confrontés à de nouveaux challenges de taille. La Covid-19 continue à jeter un flou sur les perspectives d’évolution de la conjoncture économique et chaque entreprise, quelle que soit le secteur dans lequel elle évolue, n’a pas d’autre choix que remettre à plat ses stratégies de fonctionnement pour y résister efficacement et pérenniser son activité. Si vous figurez parmi les entreprises qui ont été sévèrement fragilisées par la pandémie de Covid-19 et les différentes mesures restrictives en découlant, pourquoi ne pas profiter de ce contexte inédit chargé de belles opportunités pour faire évoluer votre entité ? Nous vous invitons à explorer les informations qui suivent pour savoir comment y parvenir avec le minimum de risques possibles.

Facilitez la reprise de votre activité en modifiant l’objet social de votre entreprise

Bien des sociétés françaises ont fait le choix de jouer la carte de la modification de leur objet social afin de rebondir dans les meilleures conditions possibles après avoir été impactées par la crise de la Covid-19 et redynamiser ainsi leur business.

Annonce légale et autres étapes jalonnant la modification d’un objet social

La modification d’un objet social implique de suivre plusieurs étapes et donc un certain nombre de formalités. Puisqu’une telle opération entraîne irrémédiablement une modification exceptionnelle des statuts, elle ne peut être décidée que par un organe compétent. Dans les SARL, ce dernier n’est autre que l’assemblée générale extraordinaire des associées. Les SAS ont quant à elles le droit de s’organiser autrement puisqu’une décision collective n’est pas obligatoire. Ainsi, elles peuvent accorder le pouvoir de décision, soit aux associés, soit au président, soit à tout autre organe indiqué dans leurs statuts. La décision peut également être prise en assemblée générale extraordinaire si les statuts le prévoient. Et quant aux EURL et SASU, c’est à l’associé unique qu’incombe la décision du changement de l’objet social, auquel cas la procédure s’annonce extrêmement simplifiée.

Dès lors que le changement de l’objet social est décidé, l’entreprise peut entamer les formalités administratives qui y sont inhérentes. Quelle qu’en soit l’ampleur, une telle modification doit obligatoirement être officiellement annoncée aux tiers, comme l’exige l’article R210-3 du Code de commerce. En l’occurrence, la société est tenue de publier un avis de modification dans un journal d’annonces légales (JAL) qui a fait l’objet d’un agrément par arrêté préfectoral.

Si vous vous apprêtez à officialiser la mise à jour de votre objet social et que vous désirez visualiser le coût d’une annonce légale, il vous suffit de vous rendre sur un site spécialisé. Il devra être agréé par la préfecture du département où est implanté votre siège social. En principe, le coût d’une telle annonce est déterminé annuellement par arrêté préfectoral, au même titre que les conditions et modalités de publication. Il varie d’un département à l’autre et est identique pour les JAL d’un même département. Ce coût dépend plus précisément du prix à la ligne HT établi par le préfet ainsi que sa commission. Le nombre de lignes de votre annonce entre aussi en ligne de compte.

La modification doit en outre être signifiée au CFE compétent (greffe du tribunal de commerce, CCI, CMA…) via le formulaire M2. Les documents suivants se doivent d’être annexés à ce formulaire :

  • une attestation de parution d’un avis de modification dans le JAL,
  • un exemplaire du procès-verbal d’assemblée générale qui valide la modification de l’objet social,
  • un exemplaire certifié conforme des statuts mis à jour,
  • un original du pouvoir du représentant légal si ce dernier n’a pas signé le formulaire M2,
  • un justificatif qui atteste le respect des conditions d’accès à une activité règlementée si la société a fait le choix d’en exercer une…
  • Objet social, de quoi parle-t-on exactement ?

    L’objet social est avant tout la raison de vivre de toute société. Il se rapporte à la ou les activités que cette dernière exerce en cours de vie sociale tout en garantissant son développement et sa pérennité. Il convient de préciser que cette notion ne concerne que les personnes morales (SARL, SAS, SA, EURL…), les entreprises individuelles (EI et EIRL) et les micro-entrepreneurs qui exercent en leur nom propre ne disposant d’aucun objet social.

    Quoi qu’il en soit, il doit impérativement être constitutif des statuts de la société. Sa rédaction doit se faire avec beaucoup de soin, de précision et d’application pour qu’il puisse refléter ce que fait exactement la société. Loin d’être anodin, ce détail permet à l’INSEE de déterminer le code APE à restituer à l’entreprise concernée et à cette dernière de connaitre la convention collective qui doit s’appliquer. Il fixe de surcroît le champ d’application du ou des dirigeants et détermine les limites dans lesquelles peut être engagée la responsabilité pénale de la structure.

    Quel changement devez-vous prévoir pour faire évoluer votre objet social ?

    Dans la mesure où l’essence même de votre entité n’est pas touchée, cette alternative vous offre bien entendu la possibilité de remettre votre activité sur de bons rails et de vous ouvrir à de nouvelles opportunités. L’idée est d’élargir le champ de vos activités tout en restant fidèle à la raison de vivre de votre structure, mais surtout en s’assurant que tout soit conforme au contexte économique actuel.

    Par exemple, si l’activité de votre entité se résume essentiellement à la vente en magasin et que la crise vous a fait perdre beaucoup de clients et a fait chuter votre chiffre d’affaires, il apparaît plus opportun d’activer le levier de l’e-commerce. Pour ce faire, vous devez créer une boutique en ligne ou e-boutique pour ensuite y mettre en valeur votre catalogue de produits et/ou services et permettre à vos clients de réaliser un achat ou une prestation directement sur internet.

    Pour peu qu’elle soit créée soigneusement et basée sur une stratégie digitale bien ficelée, ce genre de plateforme online vous permet de toucher un public nettement plus ciblé et que vous n’auriez probablement pas pu atteindre autrement. C’est d’ailleurs le moyen le plus efficace de vous conformer aux habitudes des consommateurs qui, en raison des mesures sanitaires prises durant la crise, se sont digitalisées. Dans cette hypothèse, votre(vos) activité(s) demeure(nt) le(s) même(s), mais son/leur champ s’est juste amplifié sur le web.

    Par ailleurs, si votre entreprise évolue dans le domaine de la restauration et que vous souhaitez résister aux restrictions d’accueil et fermetures administratives, alors vous pouvez vous lancer dans la livraison à domicile sans contact et/ou transformer votre établissement en un point de retrait pour chaque commande passée en ligne. Ces activités étant dorénavant incontournables dans votre secteur et facilement adaptables à d’autres domaines, elles pourraient parfaitement relancer votre business.

    Dans le cas où votre entité est spécialisée dans les formations en tout genre, il est plus pertinent de faire évoluer vos offres en proposant des cours collectifs suivis à distance. Si vous êtes une société agricole, ciblez les consommateurs qui font de plus en plus l’impasse sur les grandes surfaces et vendez-leur des paniers de légumes ou de fruits qu’ils pourront retirer directement à votre ferme. La pandémie du Covid-19 ayant donné naissance à des besoins spécifiques, si vous êtes un artisan-commerçant, vous pouvez en profiter pour confectionner et mettre en vente, par exemple, des masques personnalisés dédiés au grand public, des visières de protection, des poignées portatives, etc.

    En bref, si vous désirez réellement remettre au goût du jour votre objet social dans une optique de redynamisation de votre activité, il est nécessaire d’intégrer les évolutions de comportement des consommateurs induites par la Covid-19 :

    • distanciation sociale,
    • digital-first,
    • appréhension de contracter le virus.

    Il apparaît alors plus judicieux, dans la mesure du possible, d’accélérer votre digitalisation, de développer des services online, d’élaborer des prestations à domicile, de proposer aux clients des produits qui mettent l’accent sur l’hygiène et la sécurité… Cependant, avant de vous lancer dans les démarches administratives, assurez-vous que votre nouvel objet social soit conforme à la législation en vigueur et s’accorde toujours avec la nature de votre société commerciale.

    Faites évoluer votre entreprise en repensant vos tactiques marketing

    En ce temps d’incertitude économique et de crise sanitaire, le marketing est indubitablement un allié puissant et précieux sur lequel vous pouvez compter. Vous pouvez tirer le meilleur parti des leviers suivants pour faire évoluer les tactiques marketing déjà en place, et donc pour booster votre capacité à rebondir et à faire face aux transformations de demain.

    Le SMS marketing

    Il a été constaté qu’un SMS est un levier marketing bien plus puissant que l’e-mail. Et pour cause, son taux d’ouverture s’élève à 95% alors que celui d’un e-mail avoisine seulement les 30%. Son délai d’ouverture est environ 3 minutes, or celui d’un e-mail est de 90 minutes. À tout cela s’ajoute son coût relativement réduit comparativement à celui de l’e-mail marketing. Et puisqu’un SMS est natif à l’ensemble des téléphones portables, il est en mesure de convaincre les derniers réfractaires à s’engager. Il ne requiert ni application à télécharger ni connexion internet et peut être accessible tant avec des smartphones récents qu’avec un vieux portable. Compte tenu de cela, force est d’admettre que le SMS offre un important niveau de confiance et permet de surcroît un engagement quasiment instantané avec les consommateurs qui ont souvent leur téléphone à portée de main.

    En mettant en place des campagnes SMS, il vous sera plus facile d’entretenir une relation privilégiée avec vos prospects et clients. Vous pourrez en profiter pour les rassurer sur la continuité de votre activité suite aux deux confinements qui se sont succédés, mais également les informer de manière moins intrusive sur l’évolution de votre business, vos horaires d’ouverture, le nouveau mode de distribution en vigueur, les actualités s’articulant autour de votre entité… Les SMS ne manqueront pas de créer un trafic important vers votre/vos point(s) de vente physique(s) et d’optimiser vos opérations de retargeting (re-ciblage des personnes ayant porté de l’intérêt à ce que vous proposez, mais n’ont pas finalisé leur achat).

    Les campagnes promotionnelles

    On sait parfaitement que le contexte actuel n’est en aucun propice à l’augmentation des prix des prestations et produits. Ainsi, plutôt que de chercher à maximiser le pourcentage de gain sur chaque vente et service, vous pouvez faire preuve de générosité en proposant des offres promotionnelles ou des prestations gratuites. En guise d’exemple, si vous êtes un e-commerçant, vous pouvez offrir à chacun de vos clients une livraison gratuite de sa commande ou un avantage particulier limité dans le temps (code promo, coupon de réduction…). Qui plus est, en agissant de la sorte, vous vous donnez la chance d’améliorer significativement votre réputation et de faire parler de votre entreprise.

    Le marketing digital

    Distanciation sociale oblige, les consommateurs sont plus que jamais « digital-first ». Même les individus qui ne connaissent rien à la technologie ont fini par s’y habituer. En d’autres termes, les habitudes de consommation post-confinements sont digitalisées, entraînant ainsi de nouvelles exigences en matière d’expérience. C’est donc dans ce genre de contexte que le digital marketing prend toute son importance.

    Que votre société soit B2C ou B2B, la mise en place d’une stratégie de marketing digital passe inexorablement par la création d’un site internet respectant tous les critères de l’UI design et de l’UX design : utile, agréable visuellement, ergonomique, responsive, fluide, mobile friendly… Il convient ensuite d’attacher un soin particulier à son référencement en mettant sur pied une stratégie de SEM (search engine marketing ou marketing pour les moteurs de recherche) infaillible. Le SEM est une notion qui englobe le référencement naturel (SEO), référencement payant (SEA) et l’optimisation pour les réseaux sociaux (SMO). Peu importe le(s) levier(s) que vous allez actionner, un bon référencement améliore la visibilité de votre entreprise et fait de votre site un « aimant » à leads et activités potentielles.

    Une autre action marketing dans laquelle vous devez absolument investir en ce temps de crise est l’inbound marketing ou marketing entrant. L’idée est de faire venir à votre entreprise les clients pour ensuite les convertir en leads, puis en clients et enfin en ambassadeurs grâce à des techniques comme le content marketing, le marketing automation et le lead nurturing. Pensez également exploiter le marketing d’influence.

    Depuis le tout premier confinement du printemps 2020, ce n’est pas seulement le trafic internet qui a explosé, mais aussi le temps passé sur les médias sociaux. Grâce à ce levier marketing, vous pouvez booster votre présence sur les plateformes sociales notamment, fédérer une communauté aussi engagée qu’active autour de votre entreprise et vous créer une visibilité tentaculaire.

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