Il y a 30 ans, se déroulait la première guerre du Golfe. Un conflit qui opposait l’Irak à une coalition de 35 pays, dirigée par les États-Unis, du 2 août 1990 au 28 février 1991. Le 17 janvier 1991, l’opération Tempête du désert est lancée, après des mois de tensions suite à l’invasion du Koweït par l’Irak.
En Irak, la majorité de la population est musulmane chiite tandis que dans le monde, la majeure partie des Arabes sont musulmans sunnites, soit 85%. Une distinction qui se fait à partir de 632. À la mort du prophète Mahomet, ceux qui choisissent Ali, le gendre du prophète comme successeur, deviendront les chiites. Tandis que ceux qui désignent Abou Bakr, le compagnon de Mahomet, seront les sunnites. De son côté, le Koweït est lui à majorité chiite.
La guerre Irak-Iran
De 1980 à 1988, l’Irak qui est dirigé par Saddam Hussein fait la guerre à l’Iran. Un conflit qui n’aura fait qu’affaiblir les deux territoires. Ce sont plus de 300 000 victimes qui sont recensées, militaires comme civils.
Le Koweït décide, dans les années 80, d’augmenter considérablement sa production de pétrole. Sans avoir consulté préalablement ses partenaires, dont l’Irak notamment. Ce qui fait baisser les prix du pétrole à l’échelle mondiale et par conséquent l’Irak ne perçoit plus autant d’argent qu’avant.
L’Irak envahit le Koweït
Alors le 2 août 1990, l’Irak décide d’envahir le territoire du Koweït et de mettre la main sur ses champs de pétrole. Cela marque donc le début de la première guerre du Golfe. Premier grand conflit depuis la Guerre Froide. Mais il ne faudra pas moins de 48h pour que le Koweït soit battu. Par ailleurs, l’ONU conteste immédiatement cette victoire.
Les États-Unis s’en mêlent alors. Ils proposent à l’Irak de lui laisser jusqu’au 15 janvier 1991 pour quitter le Koweït. Si cela n’est pas respecté, alors les Américains attaqueront. Des négociations vont alors s’en suivre.
À ce moment, la formation d’une très grande coalition commence à être mise en place par les Etats-Unis. Parmi ses alliés, l’Arabie Saoudite, la Turquie ou encore le Royaume-Uni. Mais une trentaine d’autres nations vont les rejoindre, notamment la France par exemple. C’est un million de soldats qui vont participer à ce conflit, dont la moitié sont des Américains. De son côté, l’Irak ne recevra l’aide d’aucune nation.
L’opération Tempête du désert
Le 16 janvier 1991, l’opération Tempête du désert est alors lancée. De nombreux bombardements éclatent en Irak. Plus de 2 000 avions alliés sont mobilisés pour détruire les infrastructures militaires et civiles de l’Irak. La stratégie est maintenant d’attaquer le territoire par la terre.
Mais les forces internationales écrasent l’armée irakienne en quelques semaines. Elles libèrent le Koweït et atteignent Bagdad. Ce qui force Saddam Hussein à établir un cessez-le-feu, le 28 février 1991. L’URSS aura notamment participé à inciter l’Irak à le signer. Ce qui marque la fin de la première guerre du Golfe.
Mais les suites de ce conflit sont nombreuses et lourdes de conséquences. Du côté des Américains, il n’y aura pas eu beaucoup de morts. En juin 1991, l’avocat Dominique Tricaud, membre de la Commission d’enquête « Vérité sur la guerre du Golfe », déclare estimer les pertes irakiennes à entre 35 000 et 45 000 morts pour les civils et à entre 85 000 et 110 000 morts du côté des militaires.
Une guerre du Golfe lourde de conséquences
Le territoire irakien va alors faire face à une très grande instabilité. Ce qui entraînera par conséquent, une guerre civile ainsi que la mise en place d’un embargo extrêmement dur pendant la décennie des années 1990. Plus d’un million de morts à l’issue de cet embargo. Par ailleurs, on soupçonne Saddam Hussein de détenir des armes de destruction massive, notamment des armes chimiques. On sait par ailleurs qu’il s’en est servi contre les populations kurdes ainsi que les populations chiites. Entre 30 000 et 60 000 personnes ont été massacrées. Au total, les pertes matérielles irakiennes représentent plus de 500 milliards de dollars.
En 2003, une seconde guerre du Golfe va éclater et ne prendra fin qu’en 2011. Menée par les Etats-Unis pour renverser Saddam Hussein. L’invasion mènera à la défaite rapide de l’armée irakienne, à l’arrestation et à l’exécution de Saddam Hussein ainsi qu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement.