Dernièrement, des vidéos montrant la maltraitance animale à l’œuvre dans les abattoirs avaient été dévoilées par l’association L214. Une commission d’enquête parlementaire avait alors été mise en place pour délibérer sur la souffrance animale occasionnée par une part non-négligeable de l’industrie. Le rapport rédigé a été rendu public mardi 20 septembre. De la prise de conscience induite par ces images chocs, le gouvernement veut tendre vers une exploitation animale plus éthique. Des contrôles ont d’ailleurs menés à la fermeture de trois établissements.
65 propositions pour réformer les abattoirs
De fait, certaines questions se posent, et la commission se charge de les examiner. Elle concerne tout particulièrement la formation des personnels, le développement des contrôles vétérinaires ou encore la question de la vidéosurveillance au sein des abattoirs. La formation devrait être approfondie, la cadence d’abattage ralentie et les contrôles intensifiés
Mais comment approfondir la formation et atténuer la cadence quand ces industries sont pressées à produire pour optimiser le cycle industriel ? Comment intensifier les contrôles lorsqu’on réduit les effectifs de l’administration de 20%. Cependant la situation est critique. Ce qu’a bien sentie la commission, en recommandant la présence d’un vétérinaire à chaque poste d’étourdissement. Elle a aussi évoquer l’alternative de l’abattage mobile.
A quel saint se vouer ?
Le président de la commission, Olivier Falorni, entend « faire la lumière sur les boîtes noires que constituent les 941 abattoirs de boucherie et de volaille français, en étant les plus exhaustifs, rigoureux et objectifs possible », relève Le Monde. Mais la résolution de ces problématiques s’enlise également dans le conflit entre les syndicats agricoles et les associations de défense animale.
C’est notamment l’installation du contrôle vidéo qui enflamme le désaccord. Alors que les associations appellent à la systématisation de la vidéosurveillance dès qu’il y a manipulation d’animaux vivants, les syndicats s’offusquent d’une telle intrusion. La commission engage vivement les abattoirs à perpétuellement ouvrir leur porte aux associations.
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Le débat, l’éthique et le poisson noyé
La commission souhaite ainsi tracer une trajectoire plus éthique pour l’industrie. Mais le rapport n’est qu’indicatif, tout dépend de comment le politique va s’approprier la question. La résoudre ou l’occulter subtilement. Olivier Falorni propose lui d’adosser une charte des droits des animaux à la Constitution.
Mais le débat est digne d’être ouvert à une remise en cause plus profonde. L’industrie est indirectement mais non moins intimement reliée à notre alimentation et à notre rapport aux êtres vivants. « On aurait aimé que la réflexion porte sur pourquoi on tue les animaux. » déplore Brigitte Gothière, porte-parole de L214. Néanmoins, il peut être supposer que la sensibilité populaire qui s’accroit sur ce thème pourrait devenir une alliée de poids.
La polémique sur le traitement animal est peut-être éternelle. Elle met en cause la conviction que chacun a de la conscience animale, et donc aussi le positionnement de chacun dans son environnement. Difficile de statuer. Et éternelle, pour preuve, une nouvelle vidéo filmée dans un abattoir en Aquitaine vient d’être diffusée, les moutons à l’honneur.
Photo à la Une : 20minutes.