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Rencontre avec Corine, la plus cool des artistes à paillettes

Difficile de passer à côté du raz-de-marée Corine, ses boucles blondes et sa disco pailletée. Elle a livré avec ses musiciens lors de son showcase sur la scène du Backstage une performance survoltée, dans le cadre de l’édition 2017 du MaMA Festival. Le temps d’enfiler notre justaucorps d’aérobic et nos plus beaux collants fluo, on est partis discuter avec cette drôle de créature tout droit sortie d’un clip des années 80.

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Comment définis-tu le style Corine ? 

Le style Corine, c’est avant tout une chevelure ! (rires) C’est de la disco 70s, un peu de différentes époques, et en même temps beaucoup d’aujourd’hui, aussi.

Corine, c’est une réponse à la morosité ambiante. C’est l’époque ou la scène musicale qui est morose ?

L’époque ! Au contraire, aujourd’hui il y a beaucoup de choses qui se passent sur la scène française, il y a plein de belles choses : Juliette Armanet, Eddy de Pretto, Clara Luciani… Il y a beaucoup d’artistes montants qui sont super.

C’est plus la morosité ambiante d’une période qu’on traverse et qui est quand même un peu particulière. Mais au-delà de ça, c’est un pied de nez à trop de sérieux.

Tes icônes chantent en anglais, toi non. Pourquoi ce choix ? 

C’était un vrai challenge pour moi sur cette musique là (la musique disco) de chanter en français.

Mais il y a aussi des références cinématographiques : entre autres Brigitte Bardot dans Le Mépris, qui a un certain ton, soi-disant bêbete et qui en fait ne l’est absolument pas, et qui joue de sa féminité.

C’est comme ça que je me suis mise à écrire les textes : c’est en pensant à toutes ces femmes et leur féminité.

Ces femmes qui t’inspirent sont ultra-sensuelles, un peu diva : c’est une diva, Corine ? 

C’est une diva et en même temps c’est une fille de ta région ! Je suis autant dans ce côté spectaculaire, j’aime la scène, j’aime danser, j’assume ma féminité, et en même temps l’hommage est dans toutes ces femmes que j’ai connues petites : la coiffeuse, la tatie en école maternelle qui nous faisait manger et qui sont toujours très maquillées, manucurées, qui prennent soin d’elles. J’ai toujours admiré ça. Donc quand je dis « Fille de ta région » je le pense vraiment ! Il y a l’aspect hyper drôle du minitel rose oui, mais il y a aussi l’aspect décomplexé, pouvoir parler à toutes les femmes.

Dans un contexte d’actualité de remise en question des comportements des hommes vis à vis des femmes, cette image de femme forte, ultra-sensuelle et affirmée, c’est une réponse ? Tu veux être un modèle ? 

Non, je ne me suis jamais posé la question. Je pense que c’est aussi la force de Corine, c’est pour ça que c’est aussi bien reçu : il n’y a pas de prétention derrière, à vouloir revendiquer quoi que ce soit. Je suis juste moi, après ça plaît ou pas mais jusqu’à présent je suis très agréablement surprise. Il y a des commentaires extrêmement machistes, limite vulgaires, mais il n’y en a pas tant que ça.

Donc on parle toujours des dérives parce que c’est réel, évidemment. De toutes façons dès qu’on est une femme, à 12-13 ans on commence à comprendre ça : être une femme c’est compliqué, ne serait-ce que dans la rue. Mais il y a vraiment quelque chose de joyeux autour de Corine, qui montre qu’on peut cohabiter avec les hommes et que ça se passe bien !

Corine, c’est typique des années Giscard et Rubik’s Cube, es-tu nostalgique de cette époque que tu n’as pas vécue ? 

Ca peut paraître très paradoxal : je suis une vraie amoureuse du style, des époques, évidemment amoureuse de la musique disco de cette époque-là, mais je suis très heureuse de l’époque dans laquelle je vis aussi. Par contre évidemment il y a plein de références mais pas que des années 80 : aussi 60s, 70s, il y a plein de choses ! Et très actuelles quand même. Je pense qu’on invente plus jamais rien aujourd’hui en art, tout a déjà été fait, donc après la question c’est : comment être soi en se servant des choses ? Mais si on est soi-même, les gens sont touchés par ça.

Peux-tu nous parler de ton rapport à la scène ?  

J’adore la scène ! Il y a une vraie adrénaline mais pas du tout d’angoisse. Quand les salles ne sont pas évidentes ou s’il y des problèmes de son, c’est plus une histoire d’aisance, mais dans tous les cas je me suis promis de toujours prendre énormément de plaisir et d’être heureuse de ce que j’ai, parce que j’ai beaucoup de chance de faire le métier que je fais. Et ça je m’en rends compte, c’est une vraie chance, c’est un choix que j’ai fait donc je n’ai pas le droit d’arriver, d’être angoissée, de me dire que c’est monstrueux … Je me dis « OK, vas y et amuse toi ! »

Le groupe que j’ai est exceptionnel, j’ai une team de musiciens formidables donc c’est une bonheur à chaque fois que je monte sur scène.

Un album en prévision ? 

Oui on prépare ça, il y aura plein de surprises ! Là il y a le nouveau titre, Cocktail, qui vient de sortir avec un nouveau clip. J’aime bien l’idée de saupoudrer tout au long de l’année avec des vidéos, pour moi l’esthétique visuelle est importante. On prépare l’album pour septembre prochain, avec des nouveaux titres évidemment, et puis certaines collaborations, des duos… Mais je n’en dis pas plus pour l’instant !

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Un souvenir de soirée qui t’a particulièrement marquée ? 

Je commence à en avoir pas mal là. Notamment hier soir j’étais invitée pour les 40 ans du Centre Pompidou et c’était incroyable, il y avait Francesco Vezzoli qui faisait un opéra devant des oeuvres : il y avait un artiste qui chantait devant chaque oeuvre d’art, c’était très beau, très émouvant.

Sinon dans les endroits où j’ai chanté, les plus belles soirées que j’ai pu faire c’est souvent les soirées queer, la Madame Claude c’était démentiel, je fais le Manko Cabaret le 31 octobre où j’ai passé une soirée en septembre et c’est très beau ce qu’ils font aussi.

Là pour le coup ça parle de quelque chose, ça revendique un droit d’exister, ce sont des gens qui sont mis de côté, mais ce que j’ai aimé au Manko c’est que justement il n’y a pas que des transsexuels, il y a des filles, des mecs, des hétéros… Tout est très mélangé, et dans toutes ces soirées il y a un lâcher-prise et une liberté qu’on trouve rarement ailleurs.

A Lyon j’ai fait une soirée pour Les Garçons Sauvages c’était exceptionnel. Même si je ne suis pas communautaire, j’adore toutes les soirées, mais là à chaque fois j’ai vécu des expériences incroyables, des rencontres folles !

C’est complètement ce que j’aimerais véhiculer à travers ma musique : cette universalité, tout le monde passe un bon moment, tous ensemble.

Le son qui passe le plus chez toi en ce moment ? 

Juliette Armanet, beaucoup. C’est aussi une amie que je connais depuis un moment, et j’aime énormément ce qu’elle fait. Je suis allée la voir à La Cigale c’était très beau.

Et puis beaucoup de vieux sons, en ce moment je réécoute Raffaella Carra, cette chanteuse italienne démentielle qui fait des choses très kitsch et très border, et puis d’un coup il y a des pépites au milieu de ça.

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Une version italienne de Pourquoi Pourquoi qui est sortie, pourquoi ce choix de l’italien ?

Parce que je parle italien, et aujourd’hui je trouve que ça ne se fait plus. Plus personne n’ose chanter dans toutes les langues même avec un accent monstrueux, alors qu’à l’époque les Dalida, Mireille Mathieu, France Gall, elles faisaient toutes ça ! Et je trouve ça génial de prendre un titre et d’essayer de le chanter dans plein de langues. Et même moi en tant qu’artiste je trouve ça super, ça me plaît de travailler sur la mélodie des mots. Là il se trouve que ça marche plutôt pas mal, je pars en Italie faire une émission de télé, je suis invitée donc c’est chouette ! Après j’aimerais bien le faire en japonais, en espagnol, je trouve ça vraiment intéressant. Donc pourquoi pas ?

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Difficile de résister à la disco 2.0 de Corine, à la fois bête de scène et bombe feel-good de ce début d’automne. Si vous avez raté sa prestation au MaMA Festival et en attendant de la retrouver sur scène, son premier EP Fille de ta région est disponible en écoute sur Spotify et Deezer.

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