Sans surprises, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Brésil et l’Argentine sont en demies-finales de la Coupe du Monde 2014. Tous favoris sur le papier lors de leur quart de finale, ils s’affronteront mardi et mercredi pour une place en finale, avec pas mal d’incertitudes pour certains.
Il y a bien une statistique qui donne déjà du piquant à ces demies, c’est que ces deux confrontations ont déjà été des finales de Coupe du Monde. Mis à part les Pays-Bas, vice-championnes du Monde en titre et triple finalistes, toutes ces équipes ont déjà remporté la compétition. Mieux, elles comptent dix Coupes du Monde à elles trois, sois plus de la moitié des trophées. Ce qui devrait offrir un spectacle invraisemblable, jamais un dernier carré n’a concentré des si grand palmarès.
Brésil-Allemagne : 2002 dans la tête ?
Si le Brésil avait dû choisir son adversaire, il n’aurait surtout pas pris l’Allemagne, c’est une certitude. Orpheline de Thiago Silva et de Neymar, la Seleçao se retrouve face à une équipe qu’elle ne maitrise pas très bien et qui a à cœur de se venger de 2002 et la finale de Yokohama. Il faut dire que c’est la seule rencontre entre ces deux grandes nations du football lors d’un mondial. C’est un fait assez insolite, malgré leurs forts nombres de participations (20 pour le Brésil, 18 pour l’Allemagne), les équipes s’évitent habituellement, comme si il y avait une crainte réciproque. Les Auriverde, maitres du football et hôte de ce mondial, arrivent diminué par les aléas du football, mais font le plein de confiances grâce à une qualification une fois de plus acquise dans la douleur, mais acquise, le principal. Critiqué depuis le début du mondial, les hommes de Felipe Scolari semblent sortir la tête de l’eau depuis la séance de tirs aux buts face au Chili. Ils ont fourni une prestation très intéressante dans le début de match face à la Colombie, ouvrant le score dès la sixième minute. Un but emblématique signé Thiago Silva, qui résume la situation de ce dernier et ces coéquipiers en un simple « nous serons toujours là ». Ils ont ensuite su gérer le match, David Luiz doublant le score en deuxième période, sur une merveille de coup franc.
Le nouveau Parisien sera d’ailleurs capitaine demain soir, aux côtés d’un Dante en défense qui aura, enfin, la chance d’évoluer dans ce mondial. Ce pourrait bien être lui l’homme de la partie. L’ancien lillois évolue depuis des années au Bayern et connait particulièrement bien ces adversaires d’un soir, dont Müller, Gotze ou Klose, tous coéquipiers ou ancien partenaires en Bavière. Ce dernier sera particulièrement déterminé à marquer un but au Brésil pour battre le record de la star historique de la Seleçao, Ronaldo. Ce qui serait le fait du match et pourrait porter l’Allemagne vers un sacre ultime. Car les hommes de Joachim Löw l’ont bien vu, cette Coupe du Monde se joue par des détails. Du rouge de Pepe au premier match au but de Hummels vendredi, en passant par la Madjer anodine de Schurle en huitièmes, la Maanschaft s’est servie de ce petit je ne sais quoi qui à toujours fais sa force en Coupe du Monde et qui pourrait permettre de renverser le Brésil. Et même si le stade vibrera jaune, les plus anciens se souviendront de l’élimination de l’Allemagne en 2006 à la maison, en demi-finale contre l’Italie, et auront à cœur de renverser la vapeur. Surtout que si le Brésil l’emporte demain, ce sera la troisième fois d’affilée que les triples champions du monde se loupent juste avant la dernière marche.
Le joueur à suivre : Neymar, jusqu’ici, il a débloqué la situation quand elle était compliquée. Mais là, il ne sera pas là jusqu’à la fin et devra se faire oublier, autant dans le cœur des supportrices que sur le terrain. Il pourrait être le pion essentiel du renouveau de la Seleçao, ou de sa chute.
Le duel : Bernard-Ramires : certes, ils jouent dans la même équipe, mais ils ont tous les deux une potentielles places à gagner dans le 11 de Luis Felipe Scolari après la blessure de Neymar et le possible forfait de Willian.
Le pronostique de la rédaction : la rédaction voit le Brésil en finale chez lui. De peu, peut être même en prolongations, mais les Auriverde ont la faveur de presque tout le monde, à part quelque sceptique qui voit l’Allemagne sur 90 minutes en finale.
Argentine-Pays Bas : La force de l’habitude.
« On ne sait jamais ce qui va arriver avant le coup de sifflet final ». Si il y à bien équipe qui confirme cette règle, c’est les Oranje. Les hommes de Louis Van Gaal n’étaient pas attendus au top pour ce Mondial. Et pourtant. Diminué par une équipe jeune et en fort manque d’expérience (la plupart évoluant dans le championnat locale), c’est à partir de ses cadres que les Pays Bas ont décroché leurs billets pour Brasilia. 120 minutes sans but, et une séance de tirs aux buts totalement maitrisés, avec cinq grands tireurs de penalty et un mur nommé Tim Krul, face aux Ticos du Costa Rica, qui était à bout de souffle après une Coupe du Monde remarquable ! Oui mais voilà, Robben, Sneijder, Van Persie, Krul, Kuyt, en Hollande, c’est dans les vieux pots que poussent les meilleures tulipes. Les voilà donc sereinement en demi-finale, comme d’habitude décidément, avec un collectif qui mélange forte expérience et jeunesses. Face à eux, se dressera un de leurs anciens bourreaux dans ces multiples finales disputée par la Hollande.
Comme à l’époque de Maradona, l’Argentine se réunie derrière son homme providentiel, son Messi, pour remporter enfin la compétition, ce que l’Albiceleste attend depuis des décennies. Outre le fait que le pays n’a pas vu les couleurs des demies finales depuis 1990, elle attend que Messi remporte enfin la compétition pour assouvir son désir de meilleur footballeur de l’histoire. Mais l’Argentine, au contraire des Pays-Bas, n’a pas rassuré beaucoup de monde durant le tournoi. Ils ont montré d’étonnant signe de fébrilité en défense et sur les côtés. Pire, bien qu’elle soit l’équipe qui a le plus tiré au but de ces quatre demi-finalistes, chacune de ces actions doit passer par son génie Messi. La Pulga à marqué la moitié des buts de son équipe et est impliqué sur tous les autres. Si les Néerlandais arrivent à contenir les assauts du Barcelonais, Lavezzi, Higuain et peut être même Aguero, remis de blessure, devront enfin confirmer en équipe nationale pour voir le Maracana, dimanche prochain. Mais attention au scénario de la partie. Les Oranje ont déja montré que les dernières minutes étaient leurs forts, et les tirs aux buts la spécialité de leur gardien remplaçant.
Les équipes se connaissent puisqu’elles se sont déja rencontrées en finale, en 1978, et les Argentins l’avaient emporté au bout des prolongations (1-3). Lors de leurs trois autres rencontres en Coupe du Monde, c’est les Pays-Bas qui l’ont emporté à deux reprises, et un nul en poule en 2006.
Le joueur à suivre : Messi, incontestablement la seule étoile encore en course dans ce mondial depuis le forfait de Neymar et l’élimination du Portugal de Ronaldo. La Pulga rêvait d’une demie finale de la Coupe du Monde, il y est. Et ce genre d’événement, il sait les gérer, et il aura à cœur de montrer que son statut de futur meilleur footballeur de l’histoire est toujours en lice.
Le duel : Messi-Robben : les deux joueurs sont indispensables à leurs équipes et s’offriront surement le titre de meilleur joueur en cas de victoires finales. À voir qui se donnera les moyens pour y parvenir.
Le pronostique de la rédaction : même si nous voyons tous un match plutôt ouvert, l’Argentine fait l’unanimité pour rejoindre Rio et le Maracana dans une finale de feu contre son ennemi de toujours, lo brazil !