Deux hommes en couple ont été agressés le soir de la fête de la musique alors qu’ils rentraient chez eux vers 2h30 du matin.
Trois personnes ont violemment agressé deux jeunes homosexuels, Boris et Alfredo, le soir de la fête de la musique le 21 juin. Pourquoi ? Parce qu’ils se tenaient par la main. Vers 2h30, alors qu’ils rentraient chez eux après avoir passé la soirée sur les quais à Lyon, les deux hommes ont été agressés par une femme et deux hommes d’une vingtaine d’années.
D’après le témoignage que Boris a délivré à France Bleu, la femme a commencé à les insulter : « C’est la fille uniquement qui nous a insultés. On a d’abord rien dit puis on a fini par répondre et là, les deux gars ont commencé à nous taper. Ça a été très violent. J’ai pensé que ça pouvait très mal se finir. Ils avaient tellement de haine qu’on aurait pu rester sur le carreau. »
Les coups s’enchaînent, les insultes aussi même si Boris et Alfredo ont tenté de se défendre. Les agresseurs étaient tellement déterminés et violents qu’ils ne pouvaient rien faire. L’un d’entre eux a frappé Alfredo à la tête avec une bouteille pendant que l’autre a brisé le tibia de Boris qui confiera ensuite : « La douleur a été terrible, je me suis effondré, incapable de me relever ».
Heureusement, une brigade de police patrouillait dans le secteur et a mis fin à leur calvaire. « La bagarre n’a duré que quelques minutes mais ça m’a semblé une éternité, » a avoué Boris. Alors que les agresseurs se faisaient interpellé, ils n’ont cessé de répandre leur haine. « Tu as mal, hein, sale PD ? » les a nargué la jeune femme.
Pas les seuls homosexuels à avoir été agressés ce soir-là
Boris a immédiatement été transporté à l’hôpital et a été opéré d’urgence dans la nuit. Il souffre d’une double fracture tibia-péroné et 45 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail) lui ont été accordés. Les médecins ont d’ailleurs annoncé à Boris et Alfredo qu’ils n’étaient pas les seuls homosexuels à s’être fait agressés ce soir là.
Fracture à la jambe de Boris. Crédit photo : Radio France – Kevin Boderau
Aujourd’hui, une semaine plus tard, Boris a pu sortir de l’hôpital très fatigué et ne réalisant pas tellement ce qui s’est passé la nuit du 21 juin. Il va devoir interrompre son travail de traducteur pendant quelques jours le temps de se soigner. Il ne sait cependant pas encore s’il sera dédommagé par son assurance.
Boris et Alfredo ont contacté un avocat et espèrent une qualification pénale et une condamnation car « ces choses là ne doivent pas rester impunies ».
Lutter contre l’homophobie par les témoignages
« Quand on voit comment ça s’est terminé, on se dit qu’on n’aurait peut-être pas dû répondre et baisser les yeux. » a-t-il déclaré. « Et puis en fin de compte, je ne regrette pas, parce qu’il n’y a aucune raison que ça se passe comme ça. »
Pour Boris et son compagnon, il est important de témoigner afin de dénoncer ces comportements homophobes qui sont malheureusement encore fréquents. Malgré l’ouverture et la plus grande tolérance de la société, Boris pense qu’il « ne faut pas trop d’angélisme non plus et se rendre compte que les agressions comme ça continuent à exister. La lutte continue. »