Par Boris Ehrgott
Après la décision du comité politique des Républicains de confirmer son soutien à François Fillon, son ancien porte-parole affirme qu’il ne reprend pas sa place dans l’équipe de campagne. Il s’en explique face aux “Enfants de la Politique”, le talk show TV pour et par les jeunes, avec Radio VL, premier média jeune de France, et le Huffington Post.
Dur dur de garder son équilibre dans une telle tourmente! C’est avec une jambe dans le plâtre que Thierry Solère, député LR des Hauts-de-Seine, vient à la rencontre de jeunes citoyens pour tenter de leur expliquer les raisons de sa démission de l’équipe de campagne du candidat Fillon. La parole compte en politique, c’est pourquoi il est à ses yeux inenvisageable de continuer de porter la parole d’un homme qui a affirmé devoir se retirer de la course en cas de mise en examen. Problème, celle-ci lui est signifiée le 15 mars.
Après la valse des spéculations sur les meilleurs ”remplaçants” le comité politique des Républicains – dont Thierry Solère est membre – reconduit son soutien à l’unanimité au candidat victorieux des primaires de la droite et du centre. Un succès démocratique dont Thierry Solère a été l’un des principaux artisans en tant qu’organisateur, avec plus de quatre millions de suffrages exprimés.
Pris entre deux feux, le député de Boulogne-Billancourt “considère que le projet de François Fillon est le projet qu’il faut pour le pays”, redresser l’économie et contrer la tentation du FN. Même s’il déclarait il y a quelques jours que le candidat n’était plus “en situation de rassembler les Français», Solère «prend acte» du retour de Fillon en campagne, fort de l’éternel argument de la “présomption d’innocence”, il sert les dents et assure qu’il ne «jouera pas contre (son) camp».
Le résumé d’un tiraillement en une question simple, posée par Léa Bons (fondatrice du MEC, le Mouvement de l’Engagement Citoyen):
Alors, ce projet ? Sans doute est-ce le moment d’en discuter. Le fond des débats est, il est vrai, rendu inaudible depuis de trop longues semaines par le tintamarre des “casseroles” judiciaires successives qui accablent la droite et l’extrême droite. Les jeunes sont encore très indécis sur la nature du bulletin qu’il vont déposer dans l’urne le 23 avril prochain. Cette cacophonie inédite dans la Vème République ne facilite pas leur choix, surtout quand il s’agit de voter pour la première fois!
Un sujet très peu abordé dans la campagne: celui de la majorité pénale abaissée à 16 ans. Marc-Antoine demande au député pourquoi la majorité civile ne le serait pas également. En gros, pouvoir aller en prison dès 16 ans, c’est une chose, mais pourquoi alors ne pas pouvoir voter ?
Les jeunes se posent beaucoup de question sur leur avenir. Le bac sert-il encore à quelque chose quand près de 90% des lycéens l’obtiennent? Pourquoi “l’intelligence de la main” reste-elle le parent pauvre du système éducatif français? Comment enrayer l’inexorable chômage des jeunes? Ecoutons Chloé :
La politique, un métier? Hum. En France la question se pose quand on regarde l’âge moyen des élus, le cumul des mandats et le peu d’élus familiers du secteur privé. Ce n’est pas le cas de Thierry Solère, 45 ans, élu depuis 5 ans seulement. Il revendique devant les jeunes sa foi dans la politique.
Un homme politique qui a travaillé dans le privé, c’est bien. Mais un élu qui continue d’être salarié d’une entreprise, l’est-ce encore? C’est le cas de Thierry Solère qui est rémunéré 12 000 euros brut par mois par l’entreprise Chimirec pour un travail de consulting. Le salaire de Solère, un conflit d’intérêt? Réponse de l’intéressé.