La Tunisie, sévèrement frappée par la pandémie du Covid-19, possède aujourd’hui le taux de mortalité le plus élevé de toute l’Afrique. Une situation sanitaire catastrophique qui laisse présager au gouvernement tunisien de grandes difficultés économiques et sociales dans les mois à venir.
La Tunisie submergée par la flambée du Covid-19
Avec plus de 17 000 morts au compteur et une moyenne de 150 décès par jour pour une population totale de 12 millions d’habitants, la Tunisie s’inscrit, comme l’a annoncé l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), comme le pays d’Afrique ayant le plus fort taux de mortalité. Une flambée de la pandémie, en grande partie liée à la propagation du variant Delta, qui submerge désormais les hôpitaux et autres établissement médicaux. Selon France Inter, les services d’urgence tunisiens seraient ainsi occupés à 300%, un chiffre record pour la Tunisie qui avait pourtant su limiter l’impact du Covid-19 sur ses services lors des précédentes vagues. Entre pénurie de matériel médical et manque cruel de place pour accueillir les patients affectés, qui se retrouvent contraints d’attendre dans les couloirs des hôpitaux d’être pris en charge, la Tunisie traverse une véritable catastrophe sanitaire dont elle peine à s’extirper.
Une situation d’autant plus inquiétante qu’avec à peine plus de 6% de la population doublement vaccinée au 15 juillet, la Tunisie doit faire face à une pénurie de vaccins contre le Covid-19.
Une détresse sanitaire … et économique
Face à la flambée de l’épidémie en Tunisie, le gouvernement français a décidé, à l’instar de plusieurs pays comme le Maroc, de mettre en place des restrictions importantes. Depuis le vendredi 16 juillet, la France a placé la Tunisie sur la liste rouge : les voyageurs français devront jusqu’à nouvel ordre, pour se rendre là-bas, avoir un pass sanitaire (schéma de vaccination complet ou test PCR négatif de moins de 48h) et présenter un motif impérieux. Par ailleurs, ils seront soumis à une quarantaine obligatoire à leur retour en France.
Un coup dur pour le secteur du tourisme tunisien, qui représente 14% du PIB du pays et près de 400 000 emplois directs et indirects. Comme le rapporte Le Point, l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) a ainsi prévu « 50% de mortalité des entreprises touristiques » tunisiennes. Une perte considérable pour le gouvernement de Kaïs Saïed, qui ne dispose plus des fonds nécessaires pour reconduire les aides apportées aux différentes entreprises et professionnels du secteur touristique. La Tunisie, qui comptait énormément sur la saison estivale pour compenser les pertes économiques liées au Covid-19, va ainsi devoir tenir sans.
L’appel à l’aide de la Tunisie : la communauté internationale se mobilise
La crise sanitaire — et bientôt, si ce n’est déjà le cas, économique et sociale — qu’est en train de vivre la population tunisienne a poussé la communauté internationale à se mobiliser pour lui venir en aide.
Le 13 juillet, Gabriel Attal avait ainsi annoncé que la France acheminerait près de 800 000 doses de vaccin en Tunisie très prochainement. De son côté, le Maroc a promis une aide médicale d’urgence comprenant « deux unités de réanimation complètes et autonomes, dotées d’une capacité totale de 100 lits » ainsi que des respirateurs et de l’oxygène pour les services hospitaliers tunisiens, rapporte LCI. Et la mobilisation internationale ne s’arrête pas là : de nombreux pays de l’Union Européenne et du monde entier — comme la Chine — se sont également engagés à apporter leur soutient à la Tunisie en leur faisant parvenir du matériel médical ainsi que des vaccins.
En parallèle, deux médecins franco-tunisiens de Lyon — le Docteur Abdelmalik Khebbeb et le Docteur Nejib Ayari — ont lancé un appel aux dons afin de venir leur venir en aide. Jusqu’ici, leur initiative leur a permis d’envoyer près d’une centaine de respirateurs en Tunisie, précise Ouest France.