La cour d’appel de Paris a ordonné mercredi un procès pour « homicides involontaires » à l’encontre d’Air France et d’Airbus. Les compagnies seront jugées pour leurs responsabilités indirectes dans le crash du Rio-Paris en 2009.
Douze ans après le crash du vol Rio-Paris au large du Brésil, la cour d’appel de Paris a décidé de renvoyer Air France et Airbus devant la justice. 223 passagers et personnels sont décédés dans le crash de l’appareil. Par ailleurs, cette décision de la chambre d’instruction de la cour d’appel, réclamée par le parquet général, invalide le non-lieu de 2019. Il avait été prononcé en faveur de la compagnie et du constructeur au terme des investigations.
Une décision jugée injustifiée
Par ailleurs, les avocats d’Airbus, Me Simon Ndiaye et Antoine Beauquier, ont immédiatement annoncé un recours en cassation, dénonçant une « décision injustifiée » selon eux, « en contradiction avec les juges d’instructions qui connaissaient bien le dossier ». « Air France conteste avoir commis une faute pénale qui soit à l’origine de ce terrible accident », a réagi l’un des avocats de la compagnie, Me François Saint-Pierre.
Une défaillance technique
Les familles des 228 victimes attendaient avec impatience cette décision. Il s’agit en effet de la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire de la compagnie française. Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est écrasé au milieu de l’Atlantique. Les pilotes ont été désorientés par une défaillance technique. Ils n’ont par ailleurs, pas pu rattraper le décrochage de l’A330. Ce qui a entraîné la mort des 216 passagers et 12 membres d’équipages.
Un non-lieu en 2019 pour le Rio-Paris
En 2019, après dix ans de batailles d’experts, la compagnie et le constructeur ont été mis en examen pour « homicides involontaires ». Par ailleurs, le parquet de Paris n’avait demandé un procès que pour Air France, retenant sa responsabilité indirecte par « négligence et imprudence » dans la formation de ses pilotes.
L’analyse n’a pas convaincu les juges d’instruction qui ont prononcé un non-lieu général. Pour eux, cet accident s’expliquait « manifestement par une conjonction d’éléments qui ne s’était jamais produite », mettant « en évidence des dangers qui n’avaient pu être perçus avant ».
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